Resto: Amen

Pour ceux qui ne le connaissent pas, le chef doublement étoilé Pascal Devalkeneer incarne avec son Chalet de la Forêt le sommet bruxellois d’une certaine gastronomie, codifiée par les barbons du guide Michelin. Mise en scène cossue, produits haut de gamme, service obséquieux.

On ne vient pas seulement déguster, il s’agit aussi de montrer à tout le monde l’échelon social depuis lequel on regarde le monde. Certes, il n’y a rien de mal pour un restaurateur d’occuper ce créneau car il nécessite des reins solides et un engagement à l’excellence.

Quand on a appris que Pascal Devalkeneer ouvrait une seconde adresse, notre cœur s’est enflammé. On allait pouvoir accéder aux alchimies de ce talent. On était certain de toucher l’intime, l’essentiel, par-delà le décorum. Les choses s’annonçaient bien en raison d’un décor épuré débarrassé des scories show off. Cette petite merveille de cadre a des allures de chapelle dominée par le bois clair et le blanc. Une sorte de cellule monastique sublime qui enchante.

La cuisine allait-elle être à la hauteur ? Disons-le d’emblée, c’est une grosse déception. Une déception paradoxale car dans les faits, il n’y a rien à reprocher ni à l’entrée que l’on a prise - des filets de sardines impeccablement levés et juste saisis à la plancha -, ni au plat – un dos de lieu accompagné de pâtes sardes au citron confit -, ni au dessert – une pêche rôtie au four à l’huile d’olive et au basilic. Rien à reprocher, si ce n’est que cette proposition s’affichait à 71 euros. Soit une somme que l’on veut bien consacrer à un repas, du moins si celui-ci émeut, secoue, excite les papilles. Or, malgré des produits d’exception et des cuissons irréprochables, la proposition laisse totalement indifférente.

Ouvert: ma > sa 12 > 14.30 & 19 > 22.30