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Spot On: Michel Blazy, transformateur de la nature

Gilles Bechet
© BRUZZ
31/08/2018

L’artiste français Michel Blazy expose à La Loge. C’est dans la nature, chez l’épicier ou dans nos cagibis, qu’il puise les matériaux pour donner forme à un paysage intérieur qui va se transformer, grandir et se détériorer avec le temps.

Fragiles et aléatoires, les installations de Michel Blazy sont composées de matériaux périssables ou quotidiens. On y trouve des éléments organiques comme de la purée de légumes, des oignons ou des champignons, mais aussi des chaussures de sport dans lesquelles il fait pousser des herbes folles.

Ce qui intéresse l’artiste dans ses compositions conçues comme des paysages fabriqués, c’est de laisser la voie libre aux différents processus de transformation, de mutation et de prolifération du vivant. Au spectateur d’observer l’action de l’invisible, des micro-organismes, de la lumière, de la température sur la matière vivante.

Qu’il enduise les murs de purée de carotte ou de sauce tomate ou réalise des sculptures en pâtes de soja et des tableaux en crème dessert, c’est pour montrer la fragilité du vivant et ses capacités de régénération. Il ne faudrait pas y voir une métaphore de notre cul-de-sac environnemental ou une odorante prophétie du cycle de la nature quand l’homme aura disparu de la Terre. « Mon travail a un rapport au vivant, pas à la nature. Chacune de mes sculptures est comme un être que je mets au point, et que j’observe dans différentes situations. Je vois davantage de liens de mes pièces avec la science-fiction qu’avec la nature », expliquait-il en 2000.

Plus que la mort et la disparition, ce qui fascine Blazy, c’est la capacité de résistance et de résilience de la nature. Michel Blazy n’est pas un doux rêveur mais plutôt un scientifique qui mène des expériences en laboratoire avec des matériaux qui nous sont familiers. Et son ingrédient principal, c’est le temps. Un temps qui participe à notre fascination enfantine pour l’observation de l’évolution lente et inéluctable de ces matériaux vivants.

S’il revendique l’artificialité de ses compositions, il en laisse la maîtrise plastique à la baguette du temps. En matière de germination ou de décomposition, les formes ne semblent jamais pouvoir être déterminées par avance. Et comme toutes les expériences, ces installations sont reproductibles en suivant le mode d’emploi fourni par l’artiste. Le scénario de la déliquescence du vivant pourra alors être rejoué perpétuellement. Jusqu’à épuisement des matériaux.

MICHEL BLAZY 6/9 > 10/11, La Loge, www.la-loge.be

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