Review

Mark Steinmetz: retour à K-Ville

Sophie Soukias
© BRUZZ
09/04/2019

Dans K-Ville, à voir à la Box Galerie, le photographe Mark Steinmetz nous promène avec douceur sur les chemins de son imagination, à travers une Amérique à la jeunesse éternelle. Intensément nostalgique.

K-Ville, petite ville du sud des États-Unis, n’existe pas. Et pourtant, Marc Steinmetz y retourne sans cesse. Le photographe américain y a même consacré ses deux derniers ouvrages, Fifteen Miles To K-Ville (2016) et Past K-Ville (2018), dont une charmante sélection est à contempler en ce moment sur les murs de la Box Galerie.

K-Ville se visite les yeux fermés, allongé sur un tapis d’herbe sèche, le visage tourné vers le soleil; à l’instar des autres travaux de Steinmetz, disciple de Garry Winogrand, né à New York en 1961 d’une mère française et d’un père hollandais, dont l’œuvre argentique intensément lumineuse et tout en nuances de gris n’a cessé de traduire, avec une rare douceur, un amour inconditionnel pour la simplicité du quotidien.

Rembobiner le film
Épisode révolu ou fantasmé d’une jeunesse traversée aux USA, K-Ville se rembobine comme un film en noir et blanc où des personnages à la beauté adolescente campent les rôles principaux. Rarement en mouvement, ces filles en robe longue et ces garçons aux pieds nus, engourdis par l’été permanent qui règne sur K-Ville, semblent figés dans une Amérique éternelle plus proche des sixties que de l’époque qui a vu naître ces images : les années nonante.

1657 Mark Steinmetz

On se balade à travers les paysages enfumés et les larges routes désertées de K-Ville à bord d’un ancien modèle de Chevrolet cabossé, avec, en guise de signalisation routière, des décorations de Noël aux ampoules défraîchies.

« Why me? », se demande un pont autoroutier affublé d’un tag. À K-Ville, le calme domine et le mystère reste entier. Steinmetz lui-même ne détient pas la clé de cet éden nostalgique et familier dont la moindre averse, le moindre orage, suffit à balayer le tableau apaisant et poétique, comme l’eau que l’on déverserait sur la peinture d’une toile. K-Ville, quand tu nous tiens.

MARK STEINMETZ: K-VILLE > 11/5, Box Galerie, www.boxgalerie.be

Rencontre avec le photographe: 27/4, 14.00

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