La Cinematek rend hommage à Jeanne Moreau

Au beau milieu de l’été, nous quittait Jeanne Moreau. Une nouvelle vague à elle toute seule. Jusqu’en février, un hommage lui est consacré à la Cinematek.

Que les choses soient claires. Jeanne Moreau, la chanteuse et actrice de cinéma et de théâtre qui s’est éteinte à l’âge de 89 ans, a dévoré la vie à pleines dents et son souvenir perdurera encore de longues années.

Sa mère était une danseuse britannique tombée enceinte alors qu’elle dansait aux Folies Bergères pour Joséphine Baker, son père, un exploitant dans l’horeca coincé au 19e siècle en matière d’idées sur le rôle des femmes. Moreau n’avait que faire des interdictions de lire et de jouer, elle est devenue une grande actrice avec un avis bien à elle et une vie amoureuse très riche.

Rendez-vous à la Cinematek du 2 décembre au 28 février pour voir les films dans lesquels elle a joué. Des films qui amuseront et intrigueront sans doute encore nos arrières petits-enfants. Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle a révélé son talent et sa sensualité. La scène où elle erre dans la rue alors que le jazzman Miles Davis fait danser la mélancolie de la nuit parisienne au son de sa trompette, est un chef-d’œuvre en soi.

Son succès n’a fait que croître lorsque Les Amants du même Louis Malle a fait l’objet d’un scandale à cause des scènes dénudées. La modernité de son jeu sautait aux yeux et c’est exactement ce que les réalisateurs de la Nouvelle Vague recherchaient, François Truffaut en tête. Moreau crève l’écran dans le rôle de Catherine, femme libre et indisciplinée aimée de deux hommes dans le classique Jules et Jim et brille tout autant dans l’hommage à Hitchcock La Mariée était en noir.

Dans La Baie des anges, film méjugé de Jacques Demy, elle joue, à la manière de Rita Hayworth, une séductrice blonde platine enragée, fumeuse et joueuse. Moreau a dépassé les frontières du cinéma français. Elle a travaillé avec Orson Welles, Joseph Losey, Luis Buñuel, John Frankenheimer, Rainer Werner Fassbinder, Elia Kazan, Tsai Ming-liang, Theodoros Angelopoulos et Michelangelo Antonioni. C’est sûr, on surfera encore longtemps sur la vague Moreau.

> Rétrospective: Jeanne Moreau. 02/12 > 28/02, Cinematek, Bruxelles