Mario Ramos: Le Petit Guili
L’auteur bruxellois aux racines belgo-portugaises Mario Ramos s’en est allé en décembre dernier. Beaucoup trop tôt. Mais avant de partir, il a laissé un dernier album au thème on ne peut plus actuel : la tyrannie et la rébellion contre celle-ci.
Livre | Le Petit Guili ●●●
Mario Ramos Pastel/Ecole des Loisirs, 40 p., €12,20, 5+
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Au regard du contenu de ce qui sera hélas l’ultime ouvrage de Mario Ramos (Le roi est occupé, Valentin la Terreur, C’est moi le plus fort, Prix Versele en 2003, La peur du monstre…), impossible de ne pas voir cette citation de Mark Twain comme un hommage à tous les peuples qui se soulèvent contre les abus d’un pouvoir absolu. Ici, le despote éclairé est un lion, Léon, arrivé au pouvoir apparemment démocratiquement (« il avait fait de grandes promesses »), mais que le port de la couronne transforme en souverain cruel et belliqueux (attention : le sang gicle sur le dessin). Face à lui : le petit Guili du titre, petit piaf rigolo et téméraire à qui sa mère a omis de briser les ailes comme la loi l’exige. L’audace de Guili prive Léon du pouvoir mais au fil de l’histoire, on constate amèrement qu’aucun des animaux ne peut assumer la couronne sans dicter des règles idiotes et totalement intéressées. Et quand Guili croit s’être définitivement débarrassé de l’attribut royal, celui-ci finit sur la tête d’un petit poisson prénommé Néron (l’empereur romain du même nom est célèbre pour avoir assassiné sa propre mère et avoir persécuté les chrétiens). L’Histoire serait-elle vouée à n’être qu’un éternel recommencement ? Si la conclusion est pessimiste, cette fable animalière n’en fera pas moins rire les jeunes lecteurs grâce ses petites touches d’humour et à son irrésistible héros intrépide, symbole de tous ceux qui glissent du poil à gratter dans le dos des tout-puissants.
Mario Ramos Pastel/Ecole des Loisirs, 40 p., €12,20, 5+
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Au regard du contenu de ce qui sera hélas l’ultime ouvrage de Mario Ramos (Le roi est occupé, Valentin la Terreur, C’est moi le plus fort, Prix Versele en 2003, La peur du monstre…), impossible de ne pas voir cette citation de Mark Twain comme un hommage à tous les peuples qui se soulèvent contre les abus d’un pouvoir absolu. Ici, le despote éclairé est un lion, Léon, arrivé au pouvoir apparemment démocratiquement (« il avait fait de grandes promesses »), mais que le port de la couronne transforme en souverain cruel et belliqueux (attention : le sang gicle sur le dessin). Face à lui : le petit Guili du titre, petit piaf rigolo et téméraire à qui sa mère a omis de briser les ailes comme la loi l’exige. L’audace de Guili prive Léon du pouvoir mais au fil de l’histoire, on constate amèrement qu’aucun des animaux ne peut assumer la couronne sans dicter des règles idiotes et totalement intéressées. Et quand Guili croit s’être définitivement débarrassé de l’attribut royal, celui-ci finit sur la tête d’un petit poisson prénommé Néron (l’empereur romain du même nom est célèbre pour avoir assassiné sa propre mère et avoir persécuté les chrétiens). L’Histoire serait-elle vouée à n’être qu’un éternel recommencement ? Si la conclusion est pessimiste, cette fable animalière n’en fera pas moins rire les jeunes lecteurs grâce ses petites touches d’humour et à son irrésistible héros intrépide, symbole de tous ceux qui glissent du poil à gratter dans le dos des tout-puissants.
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