Orlando Julius : légende vivante de l’afrobeat

Benjamin Tollet
© Agenda Magazine
28/01/2015


Orlando Julius est une légende vivante du highlife et de l’afrobeat nigérian. Le saxophoniste septuagénaire sera à l’Ancienne Belgique pour présenter le superbe album Jaiyede Afro qu’il vient de sortir avec The Heliocentrics, le groupe londonien qui a déjà produit une petite perle avec le père de l’éthio-jazz Mulatu Astatke.

Le Nigérian Orlando Julius a été l’un des premiers à métisser le R&B américain et la soul avec le highlife de son pays au milieu des années 60. Son album Super Afro Soul de 1966 a influencé toute une génération de musiciens qui se sont mis à l’afrobeat et à l’afro-funk. Au cours de sa carrière, Julius a joué avec Louis Armstrong, The Crusaders, Hugh Masekela et Lamont Dozier, sans oublier Fela Kuti, qui ajoutait parfois sa trompette lors de jam-sessions en fin de concert.

Comment est née cette collaboration avec The Heliocentrics ?
Orlando Julius : Tout a recommencé quand Strut Records a ressorti mon album Super Afro Soul. Le label m’avait parlé des Heliocentrics et lors d’un festival en France où j’étais invité, j’ai eu l’occasion de jouer avec eux. On n’avait qu’un seul jour de répétition pour préparer le concert et j’ai été impressionné par le fait qu’ils savaient déjà jouer mes morceaux, ils les avaient répétés entre eux. Ça s’est super bien passé et ils ont dit que ça les intéresserait qu’on fasse un album ensemble.

Comment s’est déroulé le processus de création ?
Julius : J’ai proposé six morceaux à moi, d’anciens morceaux que je n’avais jamais enregistrés et quelques nouveaux. Ils ont apporté leurs couleurs, ce qui fait que ça sonne encore mieux. On a aussi enregistré trois morceaux à eux sur lesquels j’ai ajouté mes solos. Je suis vraiment satisfait du résultat.

Jaiyede Afro est un morceaux qui parle de votre jeunesse ?
Julius : Oui, j’adorais apprendre à jouer des instruments quand j’étais gosse. Je voulais jouer de tous les instruments. À l’époque, ma mère avait un groupe de femmes. Quand elle chantait à la maison, je me mettais à jouer de la percussion et à chanter avec elle. La première fois que j’ai été voir un de ses concerts, je suis monté sur scène pour jouer avec le groupe. J’ai ajouté ma touche et elles ont adoré. (Rires)

C’était le début de votre carrière musicale ?
Julius : Ça n’a pas été aussi vite. Mon père est décédé jeune, ce qui fait qu’on n’avait pas d’argent pour payer l’école. Et comme j’adorais la musique, la guitare, la percussion, le chant, j’ai demandé à ma mère si je pouvais aller à Ibadan (métropole nigériane, NDLR) pour faire de la musique. C’était en 1957. J’ai fait le tour des clubs pendant un mois et demi avant d’en trouver un qui m’embauche comme musicien.

C’est à cette époque que vous avez commencé à mixer les rythmes africains avec le R&B et la soul ?
Julius : Oui, après quelques années j’ai créé mon propre groupe. Il y avait des musiciens des quatre coins du monde qui venaient au Nigeria : d’Angleterre, du Brésil, d’Afrique du Sud, des États-Unis... Ils venaient dans les clubs et en fin de soirée, on jammait ensemble. On jouait surtout notre propre musique, mais on a appris quelques morceaux de James Brown et d’autres grands musiciens américains. C’est comme ça qu’on a commencé à jouer de l’afro-funk, de l’afro-jazz...

ORLANDO JULIUS WITH THE HELIOCENTRICS • 1/2, 20.00, €15, Ancienne Belgique, boulevard Anspachlaan 110, Brussel/Bruxelles, 02-548.24.24, www.abconcerts.be

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