25.06.76 : des bouts de parcours re-dansés

Nurten Aka
© Agenda Magazine
18/10/2012
Danseuse-chorégraphe venue d’Argentine au début des années 2000, Ayelen Parolin a conjuré ses tourments, son travail, son intégration, ses contacts… dans un solo portant sa date de naissance : 25.06.76. Elle y danse son parcours, non sans humour, elle qui vient du classique, avec un passage en télé, version Amérique latine, avant de s’installer dans la danse contemporaine, créant à Bruxelles les remarqués Troupeau, SMS & Love et David. 25.06.76 est un pari réussi dans la simplicité. Elle reprend son solo, forcément changeant avec le temps qui passe…

Pourquoi votre date de naissance comme titre ?
Ayelen Parolin :
Trois ans après mon arrivée en Europe et à Bruxelles, je ne trouvais pas de travail. Je butais toujours. S’il y avait une audition pour dix danseurs, j’étais la onzième. Il y avait chaque fois quelque chose qui ne fonctionnait pas. Ce décalage m’interpellait. Je me demandais s’il y avait des cadres et des codes pour s’intégrer dans ce milieu de la danse. Un ami m’a conseillé d’en faire un spectacle. Je suis donc partie de mon passé, de mon parcours, en reconstituant chorégraphiquement ma vie. Ma date de naissance m’a paru évidente. Sur scène, je re-danse des bouts de mon parcours sans lien explicite ou explicatif.

Vous l’adaptez au temps qui passe ?
Parolin :
En effet. Depuis, ma vie professionnelle s’est emballée. J’ai participé à d’autres spectacles, j’ai créé plusieurs chorégraphies moi-même. Le solo 25.06.76 traverse donc ces étapes. Je danse des mouvements que j’ai eus dans ma vie. Il y a par exemple un extrait de texte d’une de mes précédentes chorégraphies, SMS & Love, ou encore une vidéo d’une danse de mon enfance, en Argentine. Toutes ces informations croisent des temps de regard que je porte sur ma vie, des interrogations sur mon identité.

Curieusement, ce n’est pas narcissique et parfois, c’est même drôle…
Parolin :
Ça ne m’intéresse pas de raconter ma vie en tant que telle, mais je l’utilise comme outil pour chorégraphier des états, des allers-retours entre de la mémoire du passé et le corps concret, présent de la scène. Je m’intéresse à ces fragments, je me concentre sur l’intimité de ces glissements. 25.06.76, c’est la mémoire par le geste, un parcours mental avec des associations de mouvements, de pensées, d’images… L’humour vient probablement de là. Ça peut faire rire, malgré moi, de voir ce parcours pas très linéaire ou logique. Pas mal de choses n’ont rien à voir entre elles. Par exemple, on passe d’un mouvement presque néo-classique au mouvement contemporain avec entre les deux un passage dans des animations chorégraphiques pour la télévision en Argentine. En voyant des mouvements qui n’ont rien à voir entre eux, les gens trouvent cela drôle, mais ce n’était pas mon intention…



Le spectacle est quasi nu…
Parolin :
Il n’y a ni décor ni costume ni musique, mais du rythme dans chaque mouvement, une musique plutôt corporelle. C’est un choix qui correspond à ma vulnérabilité de l’époque. 25.06.76. est resté un solo sec.

25.06.76 23 > 27/10, 20.30, €5/7,50/10, Théâtre Les Tanneurs, Huidevettersstraat 75 rue des Tanneurs, Brussel/Bruxelles, 02-512.17.84, reservation@lestanneurs.be, www.lestanneurs.be

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