Les racines de Michel Jonasz

Delphine Georges
© Agenda Magazine
12/10/2012
Alors qu’il prépare un nouveau spectacle piano-voix et qu’il achève en janvier prochain sa tournée avec l’album Les hommes sont toujours des enfants, Michel Jonasz est de passage chez nous dans un registre qu’on lui connaît moins bien : le théâtre.

Avec la pièce de théâtre Abraham, dans laquelle il raconte l’histoire son grand-père, Juif polonais disparu dans les camps, Jonasz livre le deuxième volet d’une trilogie sur ses sources d’inspiration, entamée en 2007 avec l’album Chansons françaises.

Que de projets en cours ! Vous aimez être occupé ?
Michel Jonasz : Oui, j’aime bien cette variété. Je passe de l’un à l’autre et ça me plaît beaucoup. C’est le principe même de notre métier : ne jamais s’ennuyer, ne pas tomber dans la routine. C’est peut-être la première fois que je jongle autant entre trois spectacles, mais la tournée Les hommes sont toujours des enfants s’arrête en janvier, tandis que la tournée piano-voix, avec Jean-Yves D’Angelo, ne fait que commencer (au mois de novembre, NDLR).

Avec Abraham, vous rendez hommage à vos sources d’inspiration… Qu’est-ce qui vous a donné cette envie ?
Jonasz : Le déclic est venu en regardant une photo de la famille du côté de ma maman. Abraham était mon grand-père maternel et, en voyant cette photo, j’ai d’abord eu envie de raconter son histoire et donc, naturellement, de rendre hommage à la musique tzigane. Puis, j’ai eu envie de faire de même avec toutes les musiques qui m’ont inspiré. Et j’ai en fait commencé avec Chansons françaises (hommage à Brel, Ferré, Brassens, Piaf, entre autres, NDLR). Le troisième volet concerne le blues. Je commence petit à petit à me mettre dans l’ambiance, je réécoute beaucoup de morceaux et j’espère pouvoir écrire le spectacle l’année prochaine.

Le théâtre, c’est une première pour vous ?
Jonasz : Je n’en ai jamais vraiment fait et ce n’est pas le théâtre en soi que je visais au départ. Je voulais raconter l’histoire de mon grand-père et c’était la forme la plus adaptée. C’est un défi qui m’a beaucoup plu. Je n’avais jamais été seul sur scène, sans musicien, sans instrument, dans une ambiance années 40… Pour la première représentation, je tremblais d’ailleurs. Mais ce que j’ai vraiment apprécié dans l’écriture de la pièce, ce sont toutes les heures passées avec ma maman. Je ne connaissais pas mon grand-père, je savais qu’il avait chanté dans une synagogue, mais pour le reste, j’ai eu beaucoup d’échanges avec ma maman et l’écriture a suivi assez facilement.

Il y a aussi une grande part de musique dans le spectacle.
Jonasz : Oui, je suis parti en Hongrie pour rencontrer des musiciens et enregistrer les morceaux de musique tzigane pour le spectacle. C’était impossible de parler de mon grand-père sans chanter. Et puis, la musique permet de prendre un peu de recul par rapport à l’histoire. Les chansons permettent d’illustrer les moments charnières de la vie d’Abraham.

L’histoire de votre grand-père, c’est aussi une page de l’Histoire…
Jonasz : Pour moi, c’était surtout une partie de mon histoire, de ma famille. Je me suis fait un devoir personnel de raconter la vie de mon grand-père pour apporter ma petite graine, mon témoignage. C’était une sorte d’aboutissement. Et après près de 250 représentations, je ne me lasse pas de la jouer ! J’ai encore envie que des gens voient la pièce, en discutent. La vie d’un être humain, c’est symbolique, ça parle à tout le monde. Ce n’est pas spécialement une histoire communautaire.

Abraham • 18 &19/10, 20.30, €28/35/40, Wolubilis, Cours Paul Henri Spaakplein 1, Sint-Lambrechts-Woluwe/Woluwe-Saint-Lambert, 02-761.60.30, www.wolubilis.be

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