Ravissement: de la séparation à la réparation

Nurten Aka
© Agenda Magazine
12/10/2012
Parfois c’est soudain et traumatique : un couple foire. Au milieu de cette séparation, un enfant relie les « ex ». Mères célibataires inattendues : c’est le vécu de deux sœurs, Estelle et Mélanie Rullier. Comme elles sont artistes, elles ont approfondi la chose par un spectacle de fiction plus onirique que réaliste. Elles nous emmènent dans la forêt... Rencontre avec la metteuse en scène et scénographe Mélanie Rullier.

Comment avez-vous abordé ce spectacle au départ de vos histoires ?
Mélanie Rullier : On s’est retrouvées proches d’autres femmes dans notre situation. On a mené une série d’interviews avec une vingtaine de questions identiques pour toutes, on a rencontré une anthropologue, etc. Des questions liées à l’enfance, aux projections qu’elles avaient de l’amour, des rêves, de la rencontre du père, avec qui et pourquoi on décide d’avoir un enfant, de la grossesse à l’accouchement, de la séparation à la réparation. Qu’est-ce que c’est d’être seule avec son enfant ? Les étapes du parcours... Mais cette matière d’interviews-monologues résistait au langage théâtral. On est donc parties sur une fiction plus onirique.

C’est-à-dire ?
Rullier : Il y a huit personnages. Mais on suit le parcours d’une femme « centrale », qui se retrouve seule avec son enfant après le traumatisme de la séparation. Elle traverse un état de perte de repères qui lui fait revisiter son passé, questionner son présent pour pouvoir se réinventer avec cet enfant qui la relie à sa grande histoire d’amour. Mais sur scène, on traverse un univers onirique qui joue sur des territoires mentaux : on est dans un appartement de la solitude urbaine, dans une forêt du parcours initiatique, puis dans la maison où se déroule le dénouement… Avec cette impression du rêve, des obsessions de la femme qui envahissent le spectacle, par des flash-back, des rencontres, des scènes simultanées, etc. La pièce se déroule en mouvements. Autour de pensées qui se télescopent dans un état de dépression.

Dans quelle scénographie ?
Rullier : L’idée de la clairière dans la forêt où se trouve l’appartement de la femme, un appartement représenté juste par un tapis au sol, sans mur, comme signe de sa cellule familiale explosée… Le son et la lumière dessinent les dimensions, les glissements, les passages, avec peut-être les voix des interprètes décalées dans le temps et l’espace, où la forêt pourra paraître immense pour un personnage et au contraire minuscule pour un autre. Le son et la lumière donnent l’impression qu’on voyage dans cette forêt même si on revient toujours au même endroit et que l’on tourne en rond.

Ravissement 17 > 20 & 24 > 27/10, 20.30, €6/8/12/14, Théâtre de la Balsamine, 1 avenue F. Marchallaan, Schaarbeek/Schaerbeek, 02-735.64.68, www.balsamine.be

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