Dans un spectacle cuit à point, Jean-Daniel Broussé raconte son parcours peu banal qui l’a mené d’une boulangerie béarnaise au cirque et cabaret queer.
Portret
L’artiste performeur Jean-Daniel Broussé partage son pain et son histoire
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Qui est Jean-Daniel Broussé ?
- Âge: 36 ans
- Origines Arthez-de-Bearn en Pyrénées atlantiques
- Vit à Londres
- Était destiné à reprendre la boulangerie familiale Broussé
- A étudié l'histoire médiévale et la littérature moderne à l'université Michel Montaigne de Bordeaux
- A découvert le cirque lors d'un séjour Erasmus à Londres
- S'est formé aux jeux icariens, discipline acrobatique où le porteur, couché sur le dos, propulse un ou plusieurs voltigeurs par les pieds
- insta : @jean_le_scandaleux
Le pain, il en connaît tous les secrets jusqu’à la dernière miette, Jean-Daniel Broussé. Du croustillant de sa croûte à la substantifique légèreté de sa mie, la recette de la baguette parfaite, la baguette Cyprien, était transmise de père en fils depuis quatre générations dans la boulangerie Broussé dans le sud-ouest de la France.
Plutôt que de reprendre le commerce familial, Jean-Daniel s’est laissé guider par les sirènes de la vie d’artiste qui l’ont mené jusqu’à Londres. Il aurait joué de la baguette, il a préféré la farine du National Center for Circus Arts. Knot, son premier spectacle, créé avec Nikki Rummer, intégrait danse et cirque pour dénouer les nœuds dans lesquels la vie nous enserre.
Comme il avait faim de scènes, il a collaboré avec de nombreuses compagnies de cirque en France et au Royaume-Uni. À Marseille, il a sorti du four son Shit Show, un cabaret queer et trash entre art et improvisation où tout est permis.
Tout est dans le dosage
Après toutes ses expériences scénographiques, il a fait lever la pâte de son premier solo (Le/The) Pain, un spectacle intime et captivant où il mêle cirque, récit, humour, performance, danse et stand-up. Et où il fait du pain.
JD Broussé mixe 1kg de patriarcat, 750ml de valeurs chrétiennes, 70g de sentimentalité et 20g d’esprit de clocher.
Vêtu d’un tablier, Broussé, ou JD pour les intimes, mixe ses ingrédients: 1kg de patriarcat, 750ml de valeurs chrétiennes, 70g de sentimentalité et 20g d’esprit de clocher. La fabrication du pain devient la métaphore d’un trajet de vie entre risque et sécurité, queerness et patriarcat ou gluten et reflux gastrique.
Sans filet, il s’autorise tous les détours, ponctuant son récit d’acrobaties, d’archives vidéo et de karaoké, et même d’un détour par l’occitan accompagné de samponha, la cornemuse béarnaise. Entre humour et émotion, il nous parle dans l’odeur du pain chaud, de transmission et de rupture, de ce que l’on préserve et de ce que l’on abandonne, de ce que l’on arrive à digérer et de ce qui nous reste coincé dans la gorge. Et comme il est, avant tout, généreux, il finit par partager le pain.
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