© Heleen Rodiers

Cette semaine, BRUZZ visitait le dessinateur Pascal Matthey dans son appartement à Ixelles, et voyait son Wunderkammer.

"Un adulte voit les limites du monde, alors qu'un enfant évolue dans une grande zone de liberté", dit Pascal Matthey dans son appartement recouvert de jouets à Ixelles. "C'est un plaisir d'observer comment ma petite fille appréhende le monde dans cet environnement où je vis et travaille. De façon aussi expressive qu'insaisissable. Parfois vous n'avez aucune idée de ce qui se passe dans sa tête. Cet aspect mystérieux et contemplatif trouve aussi sa voie dans Les têtards."

Les têtards est un joyau poétique façonné grâce à l'association d'une imagination élastique et de moments si petits - mais ô combien décisifs - qui ont jalonné une jeunesse insouciante à Genève dans les années 1980. Une chaîne d'associations sans mots qui dévoile de manière merveilleuse et identifiable – Les tuniques bleues ! Gaston Lagaffe ! Yoko Tsuno ! Europe ! La tarte du dimanche ! Les jeux de société ! Musclor ! L'amour ! Playmobil ! La danse des canards ! – comment le monde en expansion et le cycle de la vie vont modeler un petit garçon qui grandit (têtard, il devient grenouille), et la manière dont il va chercher sa place dans ce grand ensemble.

"J'aime beaucoup cet état où les choses ne sont pas encore définies, toujours en train d'être appréhendées. Quand il n'y a pas tellement de différence entre faire semblant de faire quelque chose ou le faire vraiment, et quand le rapport symbolique aux choses est plein de tension. La confusion et le mélange de choses réelles et représentées me fascinent. Ce qui se passe dans la tête d'un enfant qui regarde le monde ouvre le champ des possibilités. Les exploiter dans un récit constitue une expérience très riche et très satisfaisante. Ça fait du bien. Je n'ai pas envie de raconter ma vie. Je veux interpréter des émotions, donner vie à des associations qui font sens. Les têtards, ce n'est pas la vérité, c'est une reconstruction."

Cette ouverture, Pascal Matthey la retrouve aussi à Bruxelles. "Je dessine depuis l'enfance, et j'ai toujours lu beaucoup de BD, mais c'est ici, lorsque je suis venu étudier à Saint-Luc, que j'ai vraiment commencé à faire de la BD." Chez L'employé du Moi, il a trouvé une ambiance chaleureuse de "confiance" et "une vraie passion de la BD" qui font qu'il s'y sent chez lui.

"Oui, un tel réseau est très important. Bruxelles est riche à ce niveau-là. Ici vous avez les écoles, les librairies, les petits éditeurs, la scène des fanzines – dont je fais partie via Habeas Corpus – et les grandes maisons d'édition… C'est comme ça que ça doit être. Il y a de la place pour tout le monde. Même s'il y a beaucoup de monde." (Rires)

> Les Têtards. L'employé du Moi, 96p., 14 euro

Wunderkammer

AGENDA gaat op zoek naar de sound and vision van Brussel / AGENDA part à la recherche des sons et des images de Bruxelles / AGENDA goes in search of the sound & vision of Brussels.

Fijn dat je wil reageren. Wie reageert, gaat akkoord met onze huisregels. Hoe reageren via Disqus? Een woordje uitleg.

Read more about: Expo, Wunderkammer

Iets gezien in de stad? Meld het aan onze redactie

Site by wieni