Événement sur la planète B.D. belge : François Schuiten sort un album en solo. Avec La Douce, l’artiste rend hommage aux passionnés anonymes qui ont fait l’histoire du chemin de fer belge. Une sortie qui s’accompagne d’une foule de rendez-vous.
BD | La Douce ● ● ● ●
François Schuiten Casterman,
88 P., €18

Que François Schuiten avait une affinité particulière avec l’univers du rail, on le savait depuis ses scénographies pour la station bruxelloise de la Porte de Hal et Arts et Métiers dans le métro parisien, mais aussi pour l’exposition consacrée au Transsibérien au Cinquantenaire en 2005, dans le cadre d’Europalia Russie. Ce que l’on sait moins, c’est que l’auteur-dessinateur travaille actuellement sur un projet de musée des Chemins de fer belges qui verra le jour à la gare de Schaerbeek, non loin de son domicile. Au cours des rencontres et des recherches menées dans ce cadre, Schuiten a été fasciné par les anciennes locomotives qu’il a pu approcher de près et étudier sous toutes leurs coutures. De son émerveillement est née La Douce, pour laquelle, après neuf albums des Cités obscures produits avec Benoît Peeters, Schuiten assume seul dessin et scénario.
La Douce, c’est la 12, ou plus exactement la 12.004, une locomotive à vapeur au design futuriste et pourtant née en Belgique en 1939. Avec ses deux roues motrices de plus de 2 mètres et ses pointes à 165 km/h, la 12 est la chérie de Léon Van Bel, machiniste-mécanicien en fin de carrière et aux poumons encrassés. Cette machine, « il l’a dans la peau » et il la comprend comme personne. Alors, quand l’arrivée de la fée électricité sonne le glas de la vapeur, Van Bel va tenter l’impossible pour sauver sa bien-aimée, avec l’aide impromptue d’une mystérieuse jeune fille.
Pour ceux qui aiment la patte si particulière de Schuiten, jouant sur les hachures à l’encre pour créer l’ombre, faisant jaillir magiquement machines, paysages et architectures en noir et blanc, poussant la maîtrise du mouvement et des postures jusqu’à capter une scène de danse, La Douce est un régal. Quant à l’histoire, un tantinet monotone (tout un épisode se passe dans l’espace restreint d’une cabine de téléphérique), elle traite de la transmission nécessaire du savoir et des ornières où s’égare parfois le progrès. Et comme pour montrer que ce n’est pas le progrès en soi que La Douce rejette, Schuiten s’est associé à Dassault Systèmes pour offrir à ses lecteurs une expérience en 3D « de réalité augmentée » : une animation que l’on déclenche et que l’on pilote sur son ordinateur (attention : ça ne fonctionne pas sur Mac) avec sa B.D., via une webcam. Amusant, bien foutu, mais cela n’apporte rien de transcendant au récit.

(©Thalys - Benjamin Chelly)

Exposition Locorail
> 25/11, La Maison Autrique, www.autrique.be
Exposition-vente Autour de la douce et La douce en réalité
augmentée > 27/5, Librairie-galerie Brüsel, www.brusel.com
Exposition-vente Variations sur la douce
> 6/5, Galerie Champaka, 
www.galeriechampaka.com

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