Toute une nuit d’histoires

Estelle Spoto
© Agenda Magazine
26/12/2012
Actifs depuis dix ans maintenant, les ambitieux Conteurs en Balade organisent déjà des balades contées - nocturnes à chaque changement de saison - dans les parcs ou dans des lieux insolites (le rayon lingerie de l’Inno pour des contes coquins à l’occasion de la Saint-Valentin, des cimetières, une ancienne chocolaterie, le site archéologique du Coudenberg...), des Spaghetti-contes et des Midis-contés. Infatigable, l’association lance aujourd’hui la première Nuit du conte bruxelloise. Catherine Pierloz, conteuse et membre de l’asbl depuis six ans, lève le voile sur cet événement qui ne manquera pas de mettre un peu de chaleur au cœur de l’hiver.

Qu’est-ce qui vous a poussés à lancer cette Nuit du conte ?
Catherine Pierloz :
L’année dernière, une de nos conteuses, Sophie Clerfayt, a été invitée pour se produire à la Nuit du conte de Lausanne. Je l’ai accompagnée comme spectatrice. A priori, je me disais que je n’allais jamais supporter une nuit entière à écouter des histoires. Mais j’ai été étonnée : on est pris dans une sorte de bercement et je n’ai pas dormi du tout. Nous sommes revenues enchantées et nous avons voulu lancer un événement de ce genre à Bruxelles.

Et pourquoi maintenant, en plein hiver ?
Pierloz :
On aimait bien le côté « cocon » propre à cette période où la nuit est longue. Il y a par ailleurs certaines cultures où l’on dit que le conteur ne doit pas parler avant que le soleil ne soit couché. Je trouve que c’est très vrai. La nuit permet à la parole nue de mieux s’épanouir.

Et concrètement, comment ça va se passer ?
Pierloz :
Nous avons eu a cœur de trouver cinq personnalités qui nous permettent de proposer en une nuit un panel très large : Michel Hindenoch, un Français, grand nom du conte, musicien au départ - il s’accompagne à la cithare et à la flûte de Pan -, qui fait partie de ceux qui ont œuvré au renouveau du conte ; Halima Hamdane, conteuse d’origine marocaine dont le répertoire s’inspire du monde oriental, avec l’inévitable référence à Schéhérazade ; Bernadette Malherbe, conteuse belge avec un goût prononcé pour le terroir, qui propose aussi des contes en langue des signes ; Christian Pierron, par ailleurs accordéoniste, qui joue de ce qu’il est en tant que personne, jusqu’à ses faiblesses, pour rendre la poésie du conte, et Italia Gaeta, Bruxelloise aux origines italiennes affirmées, avec un musicien extérieur, Gilles Gheraille. Chacun présentera trois spectacles différents de 45 minutes. Il y a un spectacle qui commence toutes les 30 minutes, dans trois salles. Il y aura aussi des musiciens classiques répartis dans la Maison des Cultures et deux scènes plus expérimentales. Nous avons prévu une petite restauration sur place et des dortoirs aménagés pour une petite sieste ainsi qu’un système de navettes. On arrive quand on veut et on repart quand on veut.

Le conte a l’air de refleurir aujourd’hui. C’est aussi votre impression ?
Pierloz :
Il y a eu un premier vrai renouveau du conte il y a plus ou moins 30 ans, surtout en France, qui est allé de pair avec la redécouverte des musiques traditionnelles. Mais depuis quelques années, ça s’intensifie ici aussi. Il y a de nouveaux groupes qui se créent et nous recevons beaucoup de demandes pour des événements contés. Je pense que c’est dû au côté minimaliste du conte, dans ce monde en crise où l’on n’a plus d’argent pour rien. La magie qui peut arriver quand on est emporté juste par la force de la parole, c’est quand même merveilleux. Et c’est quelque chose qu’on ne peut pas perdre.

Nuit du conte 4/1, 18 > 6.00, €8/10/12/15, Maison des Cultures et de la Cohésion Sociale, rue Mommaertsstraat 4, Molenbeek, www.conteursenbalade.be, www.nuitduconte.be

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