Dès ses premiers pas sur scène, il est là tel qu’il nous est resté : le sobre costume trois pièces, la barbe de neige ébouriffée, l’allure bonhomme, le verbe sûr et cinglant. C’est Karl Marx et il est de retour, au festival Bruxellons ! En 1999, Howard Zinn, historien américain engagé, avait imaginé ce retour improbable de l’homme au nom de qui tant de choses ont été dites et commises. Et le voilà qui débarque à New York, à la fin du XXe siècle. Il a lu les journaux qui proclament que ses idées sont mortes, alors il ne se prive pas de remettre les pendules à l’heure. Et puis il se raconte, sa famille, l’exil, ses engueulades et ses amitiés. Interprété par un éblouissant Michel Poncelet, ce spectacle qui dose habilement politique et humour nous donne à voir un Marx humain, drôle et lucide (Karl Marx, le retour, 18/7 et 10/9). Quand il est réussi et qu’il nous emporte dans un texte, le seul en scène donne envie d’aimer le théâtre dans ce qu’il a de plus intime. En juillet, l’estival festival théâtral Bruxellons ! truffe sa programmation d’autres pépites solitaires, comme Cincali de Nicola Bonazzi et Mario Perrotta. Dans un scotchant monologue, le comédien Hervé Guerrisi, petit-fils de mineur italien, revient sur son histoire familiale. Avec sincérité, humour et émotion, il nous emmène sur un flot de paroles dans les entrailles de la terre, pour partager le quotidien des gueules noires, leurs moments de joie, les drames et les trahisons (24/7, 2 & 8/8). Prestidigitateur et comédien, Luc Apers revient dans un nouveau spectacle où l’on prend plaisir à se laisser manipuler par cette histoire de jeune garçon qui se retrouve doté d’étranges pouvoirs paranormaux (Leurre de vérité, 28 & 29/7).
BRUXELLONS ! 11/7 > 27/9, château du Karreveldkasteel, avenue Jean de la Hoeselaan 3, Molenbeek, 02-724.24.24, www.bruxellons.be
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