Benjamin Clementine : de musicien ambulant à superstar

Nicolas Alsteen
© Agenda Magazine
12/08/2015
(© Micky Clément)

Petites oreilles et grands yeux noirs, Benjamin Clementine voit et écoute mieux que personne. C’est qu’avant de triompher derrière son piano, la voix en liaison directe avec le cœur, l’Anglais a connu une vie de clodo.

Avec son premier album, le recommandé At Least For Now, Benjamin Clementine a réalisé un coup de maître. Mais le grand succès de l’artiste anglais, c’est d’abord une victoire de l’homme sur le destin. Débarqué à Paris à l’âge de 19 ans, le garçon a dormi sous les ponts, touché le fond, avant de remonter la pente avec quelques mélodies en tête et une guitare à la main. C’est finalement dans le métro parisien que Clementine trouve sa voix : fragile, éplorée, hyper sensible. Repéré par un navetteur bien inspiré, le chanteur s’est posé derrière un piano, quelque part entre Erik Satie et Antony and the Johnsons. Aujourd’hui, son minimalisme romantique emporte l’adhésion du public aux quatre coins de la planète.
En matière de pop, Londres reste un lieu sacré pour tous les musiciens qui veulent faire carrière. Pourquoi préférer la tour Eiffel au centre névralgique du business ?
BENJAMIN CLEMENTINE :
En Angleterre, je ne me considérais pas comme un musicien. J’avais quelques notions de piano, mais rien de plus. D’ailleurs, je n’avais jamais imaginé faire carrière dans le monde de la musique avant d’arriver à Paris. C’est la raison pour laquelle j’ai quitté Londres... Là-bas, l’horizon était sombre et mon avenir plus qu’incertain. J’avais besoin de faire quelque chose de ma vie. C’est comme ça que j’ai décidé de prendre le train pour Paris.

Quel était votre quotidien là-bas ?
CLEMENTINE : Dans un premier temps, c’était la débrouille. Chaque soir, je cherchais des lieux pour dormir : des endroits de fortune situés un peu à l’écart des trottoirs. Après quelques jours, je suis parti en quête d’un job alimentaire. J’ai presté quelques heures dans une boulangerie. J’ai également bossé au sein d’une équipe de nettoyage. Avec l’argent de ces petits boulots, j’avais tout juste de quoi manger. Après six mois passés à errer sans but, j’ai poussé les portes d’un magasin de seconde main où je suis tombé sur une vieille guitare acoustique. Elle coûtait 10 euros. Je l’ai embarquée. Cet instrument a commencé à rythmer mes journées… dans la rue et dans le métro.

On vous connaît d’abord en tant que pianiste. Où avez-vous appris le piano ?
CLEMENTINE :
Chez moi, à Edmonton, en périphérie de Londres. Je n’ai jamais pris de cours. Je suis un autodidacte.

Certains comparent votre style à celui d’Erik Satie. Qu’en pensez-vous ?
CLEMENTINE :
C’est un honneur d’être rapproché du nom d’Erik Satie. Personne ne peut jouer comme lui. Pour moi, c’est un génie, un modèle à suivre. À mes yeux, il est celui qui représente le mieux le concept de « simplicité musicale ».

Au delà du piano, vous êtes également un grand conteur. Vous sentez-vous plus à l’aise dans le costume de musicien ou dans celui d’écrivain ?
CLEMENTINE : Musicalement, je suis un mauvais technicien. Je peux composer de bons morceaux sans vraiment comprendre ce que je suis en train de faire. C’est hyper instinctif. Certaines personnes ne comprennent d’ailleurs pas que j’en sois arrivé là sans passer par une académie de musique. Quand j’écris des textes, par contre, c’est différent. Là, je touche directement à mon âme, à la poésie de l’humain. Encore une fois, j’agis en autodidacte. Je suis un expressionniste. Je ne respecte aucune règle, mais je me sens en harmonie avec mes textes.


BRUSSELS SUMMER FESTIVAL 14 > 23/8, verschillende locaties/divers lieux/various locations, www.bsf.be
Benjamin Clementine 17/8, 22.22, La Madeleine

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