Les Nuits: Phosphorescent brille dans l'obscurité

Tom Zonderman
© Agenda Magazine
06/05/2013
Distance. Perspective. Solitude. Voilà les concepts dans lesquels Matthew Houck, dont le projet Phosphorescent a dix ans déjà, a puisé son inspiration dans sa cabane sur la plage de Tulum, au Mexique. Pendant sa retraite, le New-Yorkais a profité d’un naufrage relationnel pour mettre de l’ordre dans sa tête, un peu comme Bon Iver l’a fait dans les contrées glacées du Wisconsin.

Le fruit de cette expérience ? Le superbe album Muchacho, dans lequel il mélange country et électronique avec des sanglots à la Will Oldham. Un miracle, en quelque sorte, parce que Houck n’avait pas seulement perdu son amour et son appartement, mais aussi sa passion pour la musique. « Même si ma vie a pu partir dans tous les sens, la musique était toujours une constante. Quand je l’ai perdue, j’étais vraiment à la rue. »

Qu’est-ce qui a provoqué cette lassitude de la musique ?
Matthew Houck : Je sortais d’une tournée de dix-huit mois, et l’ennui s’est installé. Je ne pouvais plus voir cette guitare. C’était un burn out (rires). Voilà pourquoi je me suis isolé. J’avais besoin de me sentir fragile et réceptif. Et puis est arrivé ce muchacho, un personnage qui décide de se ressaisir. Sinon, il sombre.

Il y a des images terribles dans vos textes, comme « I could kill you with my bare hands if I was free ».
Houck : Je pense qu’il ne faut pas rester à pleurnicher dans son coin ou voir tout de manière romantique. La vie n’est pas comme ça, et je veux écrire des chansons vraies. De temps en temps, il faut se salir les mains et se livrer.
Song for Zula est une chouette chanson pop. Vous arrivez à superbement mélanger les synthés et la pedal steel.
Houck : Cette fois, je suis resté longtemps en studio, à expérimenter des sons sans vraiment penser aux chansons. Mes deux albums précédents étaient des pas de côté, je voulais faire de la musique roots, mais j’avais déjà pas mal tripoté l’électronique. Je suis passé en catégorie pro (sourire). À la fin, ce qui compte ce sont les bonnes chansons, quel que soit leur habillage.

« Some say love is a burning thing / That it makes a fiery ring / Oh but I know love as a fading thing » : jolie réponse à Johnny Cash. La désillusion est-elle complète ?
Houck : À ce moment, oui. Mais ce n’est pas définitif. Mes idées sur l’amour changent très vite. (rires) Si je me mettais à lire tous mes textes, je me perdrais dans un nuage de tristesse. Le disque est super sombre. Mais, à la fin, j’espère voir une lueur rose. C’est la magie de la musique : aussi noires soient les choses, on peut toujours sortir du tunnel.

Comme dans la première et la dernière chanson, deux hymnes dans lesquels vous implorez la lumière.
Houck : Exactement. Normalement, on devrait s’attendre à un lever et à un coucher de soleil. Mais j’ai choisi deux levers de soleil. Je voulais brûler la noirceur avec des rayons de soleil et je pense y être arrivé.

Les Nuits: Phosphorescent• 9/5, 20.00, SOLD OUT!, Botanique, Koningsstraat 236 rue Royale, Sint-Joost-ten-Node/Saint-Josse-ten-Noode, 02-218.37.32, www.botanique.be

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