Revere : le stade du miroir

Nicolas Alsteen
© Agenda Magazine
11/12/2013
Nouvelle constellation du rock londonien, Revere esquisse les contours d’une pop orchestrale et habitée. Pour célébrer la sortie de son deuxième album, My Mirror /
Your Target, la troupe anglaise se permet de jouer des coudes avec Arcade Fire et Editors pour imposer une collection de chansons partagées entre grandiloquence et souci du détail. Enregistré dans l’enceinte du mythique studio Metropolis (The White Stripes, Nick Cave, Brian Wilson), le disque de Revere confronte les refrains épiques de son rock olympique à des arrangements ambitieux, gorgés de cuivres, de cordes et de quelques notes de piano.

Qu’est-ce qui, selon vous, distingue la musique de Revere de celle défendue par les autres formations britanniques ?
Stephen Ellis (guitare, voix) : On envisage nos chansons sous l’angle cinématographique. Dans l’exercice de composition, on trouve d’ailleurs davantage d’inspiration à travers des films qu’au contact d’autres disques. Je suis un fan absolu du cinéma italien. L’œuvre de Federico Fellini me touche tout particulièrement. La musique d’Ennio Morricone constitue aussi une influence majeure du groupe. Avec Revere, nous essayons toujours d’emmener l’auditeur ailleurs. L’idée, c’est de l’enlever à la réalité, de lui proposer une sorte de voyage. Nos chansons naviguent ainsi entre les styles et explorent des émotions contradictoires. Sur scène, nous sommes sept. Ce collectif se distingue par son énergie et sa capacité à varier les ambiances. D’un instant à l’autre, notre musique peut délaisser les sphères contemplatives pour construire un véritable mur du son. Mis les uns à côtés des autres, tous ces éléments de réponse marquent notre différence.



La presse rapproche régulièrement votre nom de groupes comme Editors et The National. Que pensez-vous de ces comparaisons ?
Ellis : Quand j’ai commencé à jouer de la musique, je n’imaginais pas un seul instant qu’on puisse mesurer Revere à de tels projets. Ça ne me dérange pas vraiment. Je trouve même ça assez gratifiant. À certains égards, notre musique s’enracine dans le même terroir : Scott Walker, Joy Division, l’Angleterre post-industrielle... Mais, en définitive, toutes ces comparaisons aident surtout les gens à se situer dans le flot actuel des sorties de disques. Ça leur permet de coller une étiquette sur les nouveaux venus de la scène musicale.



Votre nouvel album My Mirror / Your Target a vu le jour grâce au financement participatif apporté par les fans sur la plate-forme Pledge Music. Quel est le principal intérêt de ce modèle économique ?
Ellis : On a toujours cherché à être proche de notre public. En concert, par exemple, on déteste les scènes surélevées et tout ce qui est susceptible de nous séparer des gens. Au fil du temps, une véritable relation s’est installée avec nos fans. Ce mode de financement est en fait le prolongement de ce lien particulier. Et puis, on tient vraiment à notre indépendance. On a toujours fonctionné sur des bases artisanales et alternatives. On a créé Albino Recordings, notre propre label. Avec ce nouvel album, on souhaitait rester libres de nos mouvements. Ce mode de financement participatif nous permettait justement de rester indépendants, fidèles à nos bonnes vieilles habitudes.

REVERE 13/12, 19.30, €11/14, Botanique, Koningsstraat 236 rue Royale, Sint-Joost-ten-Node/Saint-Josse-ten-Noode, 02-218.37.32, www.botanique.be

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