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Première expo solo de McCarthy à Bruxelles: La version trash de Blanche-Neige

Sam Steverlynck
© BRUZZ
06/09/2016

Une sculpture de Bambi qui saute Blanche-Neige. Un buste de John Wayne à qui il manque un œil. Pas de doute : l'artiste californien Paul McCarthy est chez nous !

Huit ans après avoir transformé le S.M.A.K en un immense salon des horreurs fait de pirates pillards et violeurs – et après avoir causé au musée gantois une sérieuse gueule de bois financière – Paul McCarthy est de retour dans notre pays. Pour son premier, grand solo à Bruxelles – après un aperçu limité chez Charles Riva en 2011 – le bad boy américain sort l'artillerie lourde: une expo autour de deux séries qui s'étend sur les deux galeries d'exposition de Xavier Hufkens.

Né à Los Angeles, McCarthy (1945) est donc aussi un enfant de Hollywood. Dans ses films, performances, sculptures et dessins, il joue avec les codes et les conventions de l'industrie du divertissement et met à nu les instincts et les angoisses sexuels réprimés à l'aide de clichés et d'archétypes. Après Heidi et Pinocchio – figure très freudienne -, Bambi et les Pirates des Caraïbes, McCarthy consacre sa nouvelle série de travaux, présentée dans la galerie "mère" de Xavier Hufkens rue Saint-Georges, au personnage de Blanche-Neige.

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L'exposition s'articule autour d'une vidéo délirante dans laquelle Blanche-Neige tient le rôle principal au milieu de toutes sortes de décors cruels et gores. La vidéo en question est un work in progress fait de centaines d'heures de film et dont des fragments différents sont montrés à chaque exposition dans un nouveau montage. Autour, des sculptures faites à partir de divers matériaux et appelées "spinoffs" en référence au merchandising sans fin appliqué par Disney. Blanche-Neige apparaît tantôt sous la forme d'un monstre siamois, sculpté en bois d'ébène, tantôt sous la forme d'une figurine nue, violée par un vieillard dégoûtant. Dans l'univers cruel de McCarthy, le romantisme cucul de Disney – que l'artiste considère d'ailleurs comme la première forme d'endoctrinement infantile – est détourné de manière trash.

Le deuxième espace d'exposition de Hufkens accueille Stage Coach, un travail autour du western qui occupe l'artiste depuis trois ans. La série s'inspire du classique de John Ford du même nom, avec le super macho John Wayne dans un rôle décisif. Dans la version de McCarthy, le cliché archétypal de la diligence devient un véhicule de relations de pouvoir et sexuelles. Attendez-vous à un film en plusieurs couches dans lequel les acteurs jouent aussi bien leurs personnages qu'eux mêmes, avec McCarthy lui-même dans le rôle du réalisateur Walt Paul, une fusion entre lui et Walt Disney. C'est la première fois que l'artiste présente des sculptures issues de sa nouvelle série, parmi lesquelles des portraits atypiques de John Wayne et de Charles Bronson. Le premier avec un orifice anal à la place de l'œil et de la bouche, le second sur un cheval à moitié pourri qui menace de crever à tout moment. Il faut y voir une forme symbolique de castration. McCarthy ou l'assassin des mythes hollywoodiens.

White Snow & Coach Stage Stage Coach, Spinoffs, 9/9 > 25/10, Xavier Hufkens Gallery

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