E1520 Andrea Modica
Review

Andrea Modica - Une invitation au rêve éveillé

Gilles Bechet
© BRUZZ
26/04/2016

Les photos de l'américaine Andrea Modica nous parlent d'un univers intemporel et d'un quotidien proche du mystère et de l'intimité de la nature.

Andrea Modica photographie ce que l'on voit quand on ferme les yeux. Un monde intérieur où le temps est suspendu. En apparence, tout est très quotidien. Des moments intimes, une lumière douce, quelques personnages découpés par le cadre, des natures mortes parfois, une nature proche souvent.

Une des particularités de la photographe américaine est de travailler à la chambre photographique grand format, un matériel lourd qui ne s'installe pas en un clin d'œil et qui nécessite de longs temps de pose. Formée à la peinture, elle a besoin de ce cérémonial comme du geste artisanal lié aux tirages platine-palladium. La magie que dégagent ces images imprimées dans un noir et blanc soyeux puise dans la relation qu'elle noue avec ses modèles rencontrés au hasard de ses déplacements d'enseignante.

Les histoires que nous racontent ces images n'ont pas de hier, pas de demain, elles sont là, pour l'éternité. Un homme en maillot adossé au bord d'une piscine regarde un autre qui ne le regarde pas. De l'eau, s'élève une brume diffuse. Sur une autre image, les jambes et les pieds chaussés de sandales d'un personnage semblent flotter au-dessus du sol couvert de feuilles mortes et de branchages. À l'avant plan, un carré plus clair se dessine dans la poussière. Une porte d'entrée sur un monde magique ? Sur une photo, une large feuille est ficelée autour d'un bras potelé de bébé. Sur une autre, un dos nu d'un jeune homme couché à terre, la tête recouverte d'une feuille démesurée. C'est une invitation au rêve éveillé comme le propose cette petite fille qui couvre tendrement de ses mains les yeux d'un garçon couché près d'elle.

Les photos ont été prises près de New York, en Italie en Pennsylvanie, à Philadelphie ou en Tunisie. Peu importe, tant l'univers d'Andrea reste cohérent, personnel sans pour autant être hermétique. La vie est plus étrange que la fiction, il suffit de la regarder.

Andrea Modica: stranger than fiction, > 14/5, Box Galerie

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