Ascension dantesque du PBA

Nurten Aka
© Agenda Magazine
04/11/2012

(© Mirjam Devriendt)

S’attaquer à La Divine Comédie de Dante, ce n’est pas rien ! Trois cantiques (Inferno, Purgatorio, Paradiso) de 33 chants, un long poème en vers florentins de l’époque médiévale, un récit de voyage, allégorique, jusqu’à la Trinité. Comme d’autres artistes aventureux, l’auteur-metteur en scène Rudi Meulemans (compagnie De Parade) s’est imbibé de ce monument. Interprète dans Inferno, son danseur-chorégraphe Vincent Dunoyer co-signe cette fois le deuxième volet du triptyque, Purgatorio. Ensemble, ils proposent une ascension au cœur du Palais des Beaux-Arts, du parking souterrain au sommet de la terrasse. Une déambulation parcourue en étapes, à travers voix, chant, danse, textes et peinture. Une expérience de spectateur. Rencontre avec le chorégraphe Vincent Dunoyer.

Qu’est-ce qui vous a attiré vers La Divine Comédie ?
Vincent Dunoyer : À la base, c’est le projet de Rudi Meulemans, qui avait envie d’aborder ce monument de la littérature. J’ai participé à Inferno, dans lequel je récitais des extraits du texte original, avec des moments dansés… J’étais ici présent dès le début dans la conception du spectacle.

Vous proposez un Purgatorio sorti de l’espace théâtral traditionnel ?
Dunoyer : En effet. On a construit la pièce sous forme d’un parcours dans les bâtiments du Palais des Beaux-Arts, où les spectateurs vont déambuler dans une ascension. Inferno se basait sur des gens qui venaient délivrer des histoires aux spectateurs, comme une succession de lamentos. Purgatorio raconte l’ascension d’une montagne. On a voulu en faire l’essentiel du spectacle. On ne sera plus dans le récit de personnes, mais dans une expérience physique de l’ascension. Très vite, le protagoniste principal est devenu le bâtiment. Notre Purgatorio est moins une histoire qu’un parcours ponctué de moments chantés, dansés, dits, visuels, tous en dialogue avec la notion de marche et d’ascension.
Un spectacle pluridisciplinaire mêlant danse, théâtre, peinture et vidéo ? Où est Dante ?
Dunoyer : Il ne faut pas s’attendre à la mise en scène du texte de Dante. L’envie est de poursuivre dans le dialogue des différentes disciplines artistiques que les spectateurs croisent dans leur ascension. La danse s’inspire de la notion de trajet, dans le Hall Horta, la vidéo prend place dans un endroit plus clos. Les chanteurs a capella se mêlent à la déambulation des spectateurs. L’actrice récite un texte, en dialogue avec une série de peintures sur la marche dans les paysages… Purgatorio est sensoriel. On a privilégié l’esprit du texte concernant la marche. Qu’est-ce qu’avancer dans le temps ? Qu’est-ce que se retourner et voir le chemin parcouru ? Rudi a écrit des textes spécifiquement pour ce parcours comme un texte inspiré du labyrinthe de la cathédrale de Chartres, presque un plan du bonheur, un itinéraire pour atteindre le « paradis » après l’ascension du mont Purgatoire. C’est véritablement une ré-écriture et une expérience de spectateur que nous proposons.

Et Le Paradis, le dernier volet de La Divine Comédie ?
Dunoyer : Il est encore un peu tôt pour en parler.

Purgatorio (d’après Dante) 7 > 11/11, 19.30, €16, Paleis voor Schone Kunsten/Palais des Beaux-Arts, rue Ravensteinstraat 23, Brussel/Bruxelles, 02-507.82.00, info@bozar.be, www.bozar.be

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