(© Heleen Rodiers)

Pour sortir leurs étudiants de leurs auditoires et de leurs bouquins, Matthieu Sergier et Isabelle Ost, deux profs de l’Université Saint-Louis, organisent, en collaboration avec Passa Porta, l’Institut Libre Marie Haps et la KU Leuven, une rencontre avec des écrivains francophones et néerlandophones autour de l’identité polyglotte de Bruxelles. Ali Amar, Francis Dannemark et Véronique Biefnot, Verena Hanf, Geert van Istendael, Caroline Lamarche, Yves Petry, Paul Pourveur, Joost Vandecasteele et Judith Vanistendael viendront lire en public des textes originaux écrits pour l’occasion.

Quel était l’esprit de la demande aux auteurs ?
Matthieu Sergier : Bruxelles est une ville qui a toujours été polyglotte, ne serait-ce que par la volonté politique de lui accorder un statut bilingue. L’idée de départ était de traduire le vécu de cette identité polyglotte chez l’écrivain et de voir comment celle-ci pouvait nourrir son œuvre ou susciter chez lui l’idée d’un certain engagement social. En effet, certains auteurs - je pense à Geert van Istendael et à Stefan Hertmans du coté néerlandophone - n’ont pas peur de faire entendre leur voix dans les médias et de rappeler assez régulièrement au monde la réalité sur le terrain.

Aviez-vous des attentes particulières vis-à-vis des étudiants ?
Sergier : Un de nos objectifs pédagogiques est d’attirer l’attention sur la pertinence sociétale du texte littéraire, qui n’est pas nécessairement écrit dans une tour d’ivoire à l’écart du quotidien. Avec leurs moyens et leurs canaux propres, les textes littéraires peuvent témoigner des problèmes sociétaux. Je pense notamment au texte de Geert van Istendael qui, au travers d’un poème, pointe les méfaits qui ont mené à la crise financière. Il y compare certains banquiers à des apprentis sorciers. La littérature est ici une loupe pour observer un problème contemporain. Chaque auteur jette son regard singulier sur la réalité bruxelloise. Je suis content qu’on ait reçu des textes assez corrosifs, même s’il y a aussi des textes plus poétiques ou « gentils » qui lèvent le voile sur un autre 
Bruxelles.

Qu’attendez-vous de cette soirée et de l’échange entre les auteurs et le public ?
Sergier : Un échange est toujours enrichissant et je suis curieux de voir ce qu’apportera le bilinguisme à la soirée. J’ai cru comprendre qu’il y avait encore assez peu d’initiatives résolument bilingues à Bruxelles. Il y en a déjà eu au KVS par exemple, mais une telle configuration reste tout de même une nouveauté. Il restera toujours une part d’inconnu mais je pense que ce croisement entre les langues, les écrivains, les étudiants et les autres membres du public peut apporter de très bonnes choses.

Du côté des auteurs, y a-t-il aussi une attente pour ce genre de rencontres bilingues ?
Sergier : Je ne pense pas que ces auteurs se rencontrent si fréquemment même s’ils se connaissent très probablement. Francis Dannemark, par exemple, possède sa propre maison d’édition où il publie des traductions d’auteurs néerlandophones. J’imagine aussi que s’ils ont accepté l’invitation, c’est que les auteurs attendent quelque chose de cette soirée particulière.

BABELER BRUXEL BABBELEN 24/4, 20.00, €7/5, FR/NL, Passa Porta, rue Antoine Dansaertstraat 46, Brussel/Bruxelles, 02-226.04.54, www.passaporta.be

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