California dreaming

Sam Steverlynck
© Agenda Magazine
07/12/2012
(Jason Rhoades, Snatch, Fertile, Plant Matter, 2003)

Des palmiers ondulants, la lumière somptueuse du soleil et celle des néons. Voilà plus ou moins l’image que nous avons de Los Angeles à travers le cinéma et la télévision. Mais elle revient aussi remarquablement souvent dans les œuvres d’art de la côte ouest. Les artistes californiens aiment flirter avec Hollywood et un style de vie hédoniste. Beaucoup d’entre eux ne crachent pas non plus sur une bonne dose de rébellion influencée par le punk rock et la bande dessinée underground. Ce sont là les ingrédients de l’expo collective California chez Charles Riva. L’éminence grise Ed Ruscha ne pouvait évidemment pas en être absente. Son travail, devenu culte, s’approprie des éléments hollywoodiens comme le logo peint de la 20th Century Fox. Chez Charles Riva, il reprend le générique de fin cinématographique The End sur papier. L’œuvre de Paul McCarthy est elle aussi imprégnée par l’industrie du cinéma et du divertissement. Mais cette usine à rêves devient chez lui un monde horrible rempli d’allusions freudiennes et dérangeantes. De McCarthy, on peut voir une sculpture au titre éloquent, Captain Dick Eye. Le travail de Jim Shaw et celui de Raymond Pettibon sont tous deux tributaires de la B.D. underground. Dans ses planches, Shaw revisite le récit de la création avec des éléments provenant de Superman. L’œuvre de Pettibon, qui a par ailleurs dessiné aussi des pochettes d’albums pour Black Flag et Sonic Youth, fonctionne davantage de manière autonome et ne présente pas de déroulement narratif.
(Installation view: Mike Kelley & Paul McCarthy)

La jeune génération d’artistes de L.A. est elle aussi représentée. Sam Durant expose un miroir éclaté barbouillé de graffitis de gangs. Sterling Ruby travaille lui aussi souvent autour de la culture graffiti. Mais il propose ici une série de pièces inquiétantes qui semblent peintes avec du sang. L’artiste utilise en fait du vernis à ongles, un matériau qui renvoie aussi au transgenre et aux comportements qui brouillent les frontières, un motif récurrent dans son œuvre. Enfin, plusieurs dessins et une sombre sculpture de Mike Kelley sont présentés dans un espace séparé. L’image que cette exposition esquisse de la Californie n’est pas aussi ensoleillée que ce qu’on nous sert généralement. Mais l’expo réunit les artistes les plus importants de L.A. Si ce ne sont pas leurs pièces les plus marquantes, la visite vaut néanmoins le détour.
(Installation view: Richard Jackson)

California > 30/3, do/je/Th > za/sa/Sa 13 > 18.00, gratis/gratuit/free, Charles Riva Collection, Eendrachtstraat 21 rue de la Concorde, Elsene/Ixelles, 02-503.04.98, www.charlesrivacollection.com

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