Christian Dotremont : écrire, de toutes ses forces

Estelle Spoto
© Agenda Magazine
08/12/2013
Pieter De Reuse, auteur de ce livre, est véritablement passionné par la personnalité et l’œuvre de l’artiste belge Christian Dotremont. Et ça se sent. Et c’est contagieux. Il rend ici un magnifique hommage à Logogus, père du logogramme.

LIVRE | Christian Dotremont - traces de logogus ●●●●
Pieter De Reuse CFC-éditions, 184 P., €39

« Ce que j’ai cherché (...), c’est à regarder l’écriture sous tous ses angles et pas seulement sous le seul angle de la signification, j’ai voulu aussi la regarder autrement à l’endroit, à l’envers, tête-bêche, pour y découvrir ce que d’emblée on pouvait y découvrir, une grande mobilité, une immense bougerie ». Voici ce qu’a déclaré Christian Dotremont (1922-1979) à propos de ses logogrammes, inventés en 1962, qui fusionnent d’une manière si particulière le geste du poète et celui du peintre et dont ce livre s’attache à retracer la genèse et l’épanouissement. Mais pas d’une manière classique, chronologique, trop proprement didactique. Le livre aborde l’imposant Dotremont par petites touches, facette après facette, pour en restituer toute la complexité. Visuellement d’abord, avec de nombreux portraits de l’artiste, photographiques, mais aussi tracés par Jean Cocteau, Pierre Alechinsky ou Dotremont lui-même, et par de très nombreuses reproductions d’œuvres, avec chaque fois la transcription du texte des logogrammes.
Au fil des chapitres et des multiples témoignages, on découvre les circonstances de la naissance de Cobra, mouvement que Dotremont animera avec fougue, la passion de l’artiste pour la Laponie, « cette immensité de neige, cette immense papeterie avec quelques signes noirs qui sont des arbres, des êtres, des masures, des silos », ses conditions de travail dans la maison « Pluie de Roses » à Tervuren, le matériel qu’il utilisait et les contraintes qu’il s’imposait pour créer ses logogrammes, dont beaucoup finiront impitoyablement brûlés, son intérêt pour la Chine et le chinois... Et cette distinction fondamentale : les logogrammes ne sont pas de la calligraphie. «  Ce n’est pas la calligraphie que je veux », écrit Dotremont. « On ne doit pas raffiner l’écriture. Mais trouver une écriture, naturelle, spontanée. L’Oriental cherche une perfection. Nous voulons quelque chose de plus direct. Ne pas faire de jolies choses mais des choses vivantes... Écrire une seule fois mais de toutes nos forces ».

Exposition Christian Dotremont - Traces de logogus w: > 31/12, librairie Quartiers Latins, www.cfc-editions.be

Fijn dat je wil reageren. Wie reageert, gaat akkoord met onze huisregels. Hoe reageren via Disqus? Een woordje uitleg.

Read more about: Expo

Iets gezien in de stad? Meld het aan onze redactie

Site by wieni