Connected : Le courant passe

Gilles Bechet
© Agenda Magazine
07/04/2016
(© Joachim Van Den Hurk & Pedro Rivero)

Mêlant art numérique, installations, dessins et photos, la Centrale propose un parcours en vingt-trois œuvres dans l’imaginaire connecté.

Comment l’artiste interagit avec le spectateur ? Avec l’œuvre ? Existe-t-il une œuvre immatérielle entre le support physique et le spectateur qui serait l’œuvre véritable ? Certains artistes en ont fait le pari avec celui d’un imaginaire interactif. Aidés, il faut le dire, par toutes les technologies, du cinéma au numérique, qui ont la capacité de métamorphoser l’image ou l’espace. Pour marquer ses dix ans, la Centrale propose une exposition qui explore les infinies variations de la connexion. Dès l’entrée, un nuage perché sur une tige fragile affiche une image projetée par le spectateur via son accessoire numérique ou grâce à une caméra installée au pied du dispositif. Plus loin une vieille planche anatomique d’un médecin berlinois du début du XXe siècle qui assimilait le corps humain à une usine a été subtilement animée par un jeune graphiste. Cartographier, matérialiser les connexions métaboliques comme l’a fait aussi Wim Delvoye avec son Cloaca ou Orlan avec son striptease par scanner où son crâne semble sourire en se superposant au tourbillon des fluides corporels. Les œuvres peuvent se montrer insaisissables dans les Bangalore Fictions de N+N Corsino qui proposent sur un écran dix textes qui se mêlent aléatoirement de chorégraphies et de calligraphies en fonction des interactions du public. La fascinante pièce de Evi Keller, un paysage mouvant et scintillant qui se savoure dans l’obscurité presque totale. L’espace se fait connexion. Simple et absurdement concrète, la sculpture de Tomas Saraceno, une pierre connectée comme une racine inversée. Il faut prendre le temps de se glisser dans le diptyque de Alex Verhaest, un troublant dialogue de deux peintures animées demandant sans cesse l’une à l’autre : « Are you insane ? ». À l’issue de la visite, on ne sait pas trop si on est fou. L’installation de Thomas Zipp ne résoudra rien. Elle nous accueille dans l’espace reconstitué d’une institution psychiatrique. On peut s’y reposer, jouer de la musique, enfiler un casque d’ondes apaisantes ou attendre le médecin-directeur. Il paraît qu’il va venir.

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> 28/8, Centrale for Contemporary Art, www.centrale.brussels

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