Cornil & Weiss : Homeland, Inland et Contretype

Sam Steverlynck
© Agenda Magazine
12/09/2013
(© Ilan Weiss, extrait de la série Inland)

On sait hélas aujourd’hui très bien que certains Bruxellois aiment beaucoup trop sortir le marteau-piqueur, comme en témoigne la destruction de la Maison du Peuple signée par Horta, parmi de nombreux autres tristes exemples. Mais de temps en temps, on réussit aussi à réfréner cet appétit de dévastation. Comme pour l’Hôtel Hannon, une magnifique maison Art nouveau située sur un coin, avec un jardin d’hiver, un escalier majestueux et une peinture murale, dont la disparition a pu être évitée. Depuis 1988, l’endroit héberge Contretype, un espace artistique dédié à la photographie. Deux photographes qui ont remporté le concours Propositions d’artistes 2012 y sont pour l’instant invités. Olivier Cornil est un voyageur-né qui est parti plusieurs fois en tournée avec Girls in Hawaii. Plutôt que d’immortaliser les excès d’un groupe de rock en vadrouille - nous pensons spontanément à des téléviseurs qui valsent du dixième étage dans la piscine, de fêtes déchaînées avec des nains qui dansent et des montagnes de cocaïne -, son travail fait preuve de retenue. Alors que les membres du groupe sont encore au lit, Cornil s’en va souvent de son côté avec son appareil.
(© Olivier Cornil, Puerto Natales Chili, 2009 / © Ilan Weiss, extrait de la série Inland)

Un voyageur échoué dans la gare du Nord, un grand pétrolier seul en mer ou un pêcheur chilien sur une jetée : la mélancolie n’est jamais bien loin. Les photos, toujours de format carré et avec une utilisation modérée des couleurs, sont chaque fois accompagnées d’un texte collé au mur - pas vraiment pratique. Ces textes sont des observations ou des méditations non dénuées de poésie. Tout comme pour les photos, le résultat est en général réussi, quoique Cornil reste parfois dans le prévisible. Ilan Weiss s’approprie quant à lui l’ancienne salle de bain, avec une approche plus picturale. Weiss ne crache pas non plus sur un peu d’expérimentation et sur un langage formel baroque. Son portrait d’un homme qui regarde devant lui, les yeux dans le vide, est magnifique. Ce pourrait être un tableau d’un maître ancien. Un paysage enneigé ressemble à un dessin au crayon. Le travail de Cornil et celui de Weiss sont très différents. Ce qui fait que ces deux expos se complètement joliment.

OLIVIER CORNIL: HOMELAND VLADIVOSTOK & ILAN WEISS: INLAND > 20/10, wo/me/We > vr/ve/Fr 11 > 18.00, w-e 13 > 18.00, 
€3, Contretype, Verbindingslaan 1 avenue de la Jonction, Brussel/Bruxelles, 02-538.42.20, www.contretype.org

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