Dans l'antre d'artistes : Bruno Hellenbosch

Kurt Snoekx
© Agenda Magazine
24/02/2012
Dans les tableaux, dessins, sérigraphies et gravures de Bruno Hellenbosch (né en 1977), le temps se retrouve imbriqué dans une série de couches presque inextricables. L’archéologue de bonne volonté distinguera notamment dans son tourbillon pictural des dinosaures, du James Ensor, Félix le Chat, du Bruegel, Bert & Ernie, Pikachu et du Botticelli, mais aussi des morceaux de tissu et de peaux de serpent, des bouts de dentelles et une carte égarée d’un jeu coquin de son grand-père. « L’avantage d’être en ville, c’est qu’il y a beaucoup de déchets. J’ai ainsi accès à de vieux papiers, des caves à vider, de vieilles cartes postales... J’aime bien récupérer ».
(© Raisa Vandamme)

Dans le « bordel » – comme Hellenbosch le dit lui-même – de son atelier, ces objets au rebut déclenchent une gigantesque tempête d’images. Pour son travail, Bruno Hellenbosch a trouvé refuge dans l’énorme sous-sol d’un bâtiment ixellois, qu’il partage avec plusieurs artistes, dont Fred Penelle, l’autre moitié du duo The Two Jimmies. On trouve, éparpillés dans son atelier, de vieilles gravures, des cartes postales, un tas de tissu, des boîtes pleines de matériel qui viennent de revenir d’une exposition à Paris et des œuvres, beaucoup d’œuvres, visibles ou rangées dans une énorme étagère. L’ensemble forme un vrai cabinet de curiosités.
On retrouve au premier coup d’œil ce foisonnement de couleurs, vivantes et dynamiques, mais aussi aveuglantes et surabondantes, sur ses toiles. « Les couleurs changent fort la perception du travail. Avec des couleurs flashy, on a tendance à rester au premier degré de lecture. Mais une image avec un seul niveau de lecture, ça ne m’intéresse pas. Je trouve que la toile ne commence à vivre qu’à partir d’une certaine épaisseur, quand il y a quelques millimètres de peinture. J’aime créer un décalage entre une image un peu facile, voire kitsch, et un traitement bizarre ». Ce traitement laisse les germes pathogènes agir à leur guise. L’art de Bruno Hellenbosch est viral, ses compositions organiques s’épanouissent dans un chaos indompté. Ses toiles évoquent souvent pour lui « des maladies de la peau », quelque chose qui impose sa propre volonté. « Il arrive que ça pousse presque comme un végétal, que ça ait sa propre vie ». Le créateur perd alors en partie le contrôle de son œuvre, mais la production d’Hellenbosch reste un art de la récupération, qui ressemble à une mémoire particulièrement vaste. Il faut creuser profond et parfois reculer d’un pas pour tenter de discerner l’image dans l’illusion d’optique. Je vois quelque chose, devine ce que c’est !

Commune: Ixelles
Prix : 2007 Prix de la Gravure de la Communauté française
Expositions : Jubilations Héroïques, Centre Wallonie-Bruxelles, Paris, 2011-2012 ; Face to Face, Transition Gallery, Londres, 2011 ; Kunstgalerij Anarto, Anvers, 2011 ; Dirty Painting, Botanique, 2007
A venir : Bruno Hellenbosch : Peintures, 8 > 30/9, Galerie d’Ys, Ixelles
Info : brunohellenbosch.com

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