Eirene Efstathiou: sur les barricades, pour la Grèce

Sam Steverlynck
© Agenda Magazine
26/04/2013
Que la Grèce soit en état de crise, tout le monde le sait depuis un certain temps. Cela fait plusieurs années que les médias nous mitraillent d’images de Grecs s’insurgeant contre les économies meurtrières qui maintiennent leur pays dans un état d’étranglement. L’artiste grecque Eirene Efstathiou se réapproprie ces images. Chez MOT International, elle montre une série de peintures réalisées à partir d’images provenant tant de ses propres photographies que de clichés tirés de la presse. Elle les retravaille et les transpose en tableaux de petit format, qu’elle regroupe ensuite en différents ensembles thématiques, suscitant de nouvelles pistes de lecture. L’une de ces séries s’appelle ainsi A Las Barricadas et se compose de cinq petits panneaux. Efstathiou y confronte notamment des représentations de manifestants jouant au chat et à la souris avec la police anti-émeute. Dans d’autres petites peintures, on découvre des voitures en flammes ou encore une foule de manifestants brandissant des banderoles et des pancartes. Le titre de Cease Fire (i.e. cessez-le-feu) laisse entendre que la ville est en état de guerre civile. L’artiste a réalisé également une série de lithographies sur papier, souvent comme voilées de bleu. Le travail d’Efstathiou n’est pas déplaisant et ses sujets sont d’une actualité brûlante. Mais son discours autour des images médiatiques ainsi que leur transposition picturale donnent un peu trop l’impression d’un déjà-vu que nous avons rencontré de façon plus convaincante chez d’autres artistes. L’œuvre qui nous a le plus convaincu est Appendix: A partial Map of social Unrest in Athens. Il s’agit d’une authentique carte militaire d’Athènes que l’on peut déplier avec des gants blancs. Efstathiou en a changé la légende - ce qui est illégal dans la mesure où il est interdit de dessiner ou d’écrire sur des documents d’État officiels. Elle y indique les endroits où sont tombées des victimes civiles pendant les émeutes, ceux où des barricades ont été dressées, des voitures incendiées ou encore là où des immigrés ont été victimes de violences racistes. Cette carte à elle seule en dit davantage sur les souffrances provoquées par la crise et les turbulences sociales que toutes ces images médiatiques retravaillées qu’elle nous réchauffe et ressert dans ses peintures.

Eirene Efstathiou > 1/6, wo/me/We > za/sa/Sa 11 > 18.00, MOT International, rue Vandenbrandenstraat 1, Brussel/Bruxelles, 02-511.16.52, info@motinternational.com, www.motinternational.com

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