Farhad Moshiri: strass et paillettes à l'iranienne

Sam Steverlynck
© Agenda Magazine
19/04/2013
“Le Jeff Koons du Moyen-Orient”. C’est ainsi que l’on appelle parfois l’artiste iranien Farhad Moshiri. A l’instar de Koons, le roi du kitsch, il collectionne strass et paillettes et utilise souvent dans son travail des couleurs acidulées (mais pas pour autant fluos), des perles et de l’or. Il associe pour cela des éléments tirés du pop art occidental avec des éléments du Moyen-Orient. Chez Rodolphe Janssen il expose une série de représentations tirées de vieilles publicités et bandes dessinées iraniennes. Il se les approprie en demandant à des ménagères iraniennes d’en faire des ouvrages de broderie traditionnels. Broken in two est tiré d’un cartoon épouvantable, représentant un homme dans le désert coupé en deux au niveau du tronc et le bras déjà scié auparavant. L’horreur est atténuée par le côté slapstick comedy de la scène ainsi que par son exécution en couleurs éclatantes. Dans une autre oeuvre, à dominante orange et de belles nuances de couleurs, Moshiri met en scène deux gentlemen en tenue distinguée impliqués dans un combat de rue. L’oeuvre de Moshiri fait se confronter la réalisation artisanale avec la notion d’auteurship conceptuelle. Les ménagères iraniennes ont beau n’être que les exécutantes du travail, elles ont aussi leur mot à dire. Ce sont elles qui ajoutent selon leur bon vouloir des perles aux compositions. Et elles s’en donnent à coeur joie pour le polyptyque en quatre parties, incrusté d’une multitude de perles étincelantes, qui reprend la notice d’emploi pour l’utilisation des « Angelina Jolie instant Eyebrows ». Une surabondance de paillettes caractérise aussi Anatomy of a Woman figurant une danseuse du ventre en accoutrement exotique dont les membres du corps sont didactiquement indiqués par des inscriptions latines. De toute évidence, Moshiri aime l’humour noir. Ce qui pourrait être mielleux ou doucereux se pare donc parfois chez lui d’accents plus sombres. C’est notamment le cas pour le titre de l’exposition, I am in heaven, qu’il a inscrit sur l’un des murs de la galerie. Mais ce, non pas avec de la peinture ni avec de l’encre, mais bien avec des couteaux plantés dans la paroi. Mortel !

Farhad Moshiri : I Am In Heaven > 11/5, di/ma/Tu > vr/ve/Fr 10 > 18.00, za/sa/Sa 14 > 18.00, Galerie Rodolphe Janssen, Livornostraat 35 rue du Livourne, Brussel/Bruxelles, 02-538.08.18, info@galerierodolphejanssen.com, www.galerierodolphejanssen.com

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