Harold Ancart: voyage voyage

Sam Steverlynck
© Agenda Magazine
04/09/2014
(© HV-Studio Brussels, www.hv-studio.be)

Harold Ancart (né en 1980) a manifestement le goût du voyage. Dans son expo précédente chez Xavier Hufkens, il présentait des photos trouvées de lieux tropicaux qu’il retravaillait avec de la peinture et de la cendre. Il y expose à présent une série de paysages maritimes et de couchers de soleil. Les œuvres sont réalisées avec de la peinture à l’huile sur papier et associent figuration et abstraction dans des compositions énergiques aux couleurs vives.

« J’aime l’idée des voyages. On peut se projeter dans un futur proche ou lointain, comme dans un rêve. C’est comme une fenêtre qui donne sur autre chose », confie l’artiste. Il y a là probablement aussi un élément autobiographique. « Ma mère était hôtesse de l’air à la Sabena. Elle m’emmenait souvent. Enfant, j’ai beaucoup voyagé. Je volais en business class et je voyais de grandes hôtesses blondes me servir du caviar. C’était dans les années 80. Tout le monde fumait encore de gros cigares dans l’avion ». Il raconte aussi ce monde de rêve et ces fantasmagories dans ses œuvres. « Dans mon expo précédente, j’ai travaillé autour de photos que l’on voit souvent dans les publicités et les agences de voyages. Cela parle aussi de la manière dont les médias mettent ce genre de scènes en images, avec des couleurs caractéristiques et un style qui fait parfois penser au porno soft ».

Black Caviar
Si Ancart est surtout connu comme peintre, il réalise également des sculptures et des installations. Ainsi, une série de volumes allongés sont répartis à travers la galerie. Ils sont réalisés en béton, en différentes couleurs et certains sont remplis d’eau. Comme le moulage de la partie intérieure d’un canoë. « Certains ressemblent à une pirogue, d’autres à un pétrolier géant. La partie interne évoque une fissure et a l’air organique. Il y a également des analogies avec l’architecture brutaliste, mais la forme rappelle aussi un abreuvoir pour chevaux. Les sculptures portent d’ailleurs toujours comme titre le nom d’un cheval de course, comme Winning Colors ou Black Caviar ».

Ancart a en outre conçu une série de bancs qui sont placés devant les peintures. « Leur forme fait aussi un peu penser à des chevaux », dit-il en riant. Sur les bancs sont étendues de petites couvertures de compagnies aériennes, de Malaysia Airlines à la KLM, que l’artiste a emportées lors de ses nombreux voyages. Lui-même vit depuis sept ans déjà à New York. « Je suis parti d’ici parce que j’avais l’impression que Bruxelles ne pouvait pas m’offrir grand-chose. Si on veut devenir champion de ski, on ne part pas vivre aux Bahamas, mais dans une région où il y a des montagnes et de la neige (rires). Mais depuis, Bruxelles s’est beaucoup développée comme ville d’art contemporain. Elle est devenue très attractive pour les artistes ». Revenir, il n’y pense pas vraiment. « Je reste à New York ! Mais je reviens souvent pour rendre visite à ma mère ou voir des expos. Et comme mon frère est pilote de ligne, je ne dois pas payer mon billet d’avion ». (Rires)

HAROLD ANCART: WINNING COLORS > 4/1, di/ma/Tu > za/sa/Sa 11 > 18.00, gratis/gratuit/free, Xavier Hufkens Gallery, Sint-Jorisstraat 6-8 rue Saint-Georges, Brussel/Brusselles, 02-639.67.30, www.xavierhufkens.com

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