Industries, béton et télévisions

Sam Steverlynck
© Agenda Magazine
19/10/2012
Argos présente trois expositions distinctes au premier abord mais qui se répondent d’une belle manière. Au rez-de-chaussée se trouve l’installation vidéo en six sections One Way Boogie Woogie 2012 de James Benning (photos). C’est la troisième version d’une vidéo qu’il a commencée en 1977. L’œuvre se compose d’un enchaînement de longs plans : 60 lieux de ce qui était déjà alors un paysage industriel en voie de disparition à Milwaukee. Dans Twenty Seven Years Later, Benning a repris ces lieux qui, s’ils n’avaient pas disparu, avaient fortement changé d’apparence. Il en reste actuellement une dizaine seulement de la version originale, complétée par huit endroits du même genre. Ceux-ci se succèdent en une seule longue séquence. L’intrigue est plutôt minimale. Un camion déverse du sable tandis que sur un autre écran, un homme décharge un autre camion. De temps en temps, une voiture passe à grand fracas sur un vieux pont métallique. Le rythme du film est très lent et statique. L’installation, qui aborde des thèmes comme la mémoire d’un lieu et la disparition de l’industrie, n’est pas mal. Dommage que les deux vidéos précédentes ne soient pas présentées, ce qui aurait permis à la version actuelle de gagner en force.
Les paysages industriels, faits de béton, de Benning reviennent d’une certaine manière chez Wolf Vostell, dont un aperçu du travail est présenté à l’étage supérieur. Vostell a produit de l’art socialement critique. Il a souvent utilisé du ciment, des téléviseurs et des voitures comme symboles de la société capitaliste. Il a par exemple conçu une performance avec une salle remplie de portières de voitures sur lesquelles étaient installés des marteaux. Sa vidéo Sun in Your Head (1963), pour laquelle l’artiste - comme un hacker avant la lettre - a détourné du matériel télévisuel existant, est magnifique. Cette œuvre est une référence dans l’art vidéo. Vostell s’est également aventuré dans des concerts noise. Ainsi, accompagné par une Japonaise hurlante, il interprète un morceau de Beethoven tout en attaquant le piano avec des branches et en le recouvrant de ciment. D’autres expérimentations sonores sont également présentées dans la black box. On peut y voir - et y entendre ! - une modeste mais très belle expo autour de la Revue OU, qui mène un travail hors du commun avec des poèmes sonores et d’autres expérimentations du même acabit.
James Benning, Wolf Vostell, Revue OU > 16/12, wo/me/We > zo/di/Su 11 > 18.00, €3/5, Argos, Werfstraat 13 rue du Chantier, Brussel/Bruxelles, 02-229.00.03, www.argosarts.org

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