John Baldessari : « plus jamais d’art ennuyeux »

Sam Steverlynck
© Agenda Magazine
03/06/2014
Le hip-hop East Coast sonne différemment de celui de la West Coast et il en va de même pour l’art de New York et l’art de Los Angeles. L’art de L.A. a - pour le dire simplement - souvent un style propre influencé par une mentalité plus insouciante, le soleil et, à tout le moins, la présence de l’usine à rêves d’Hollywood. On pense à des gens comme Ed Ruscha, Tony Oursler, Mike Kelley et Paul McCarthy. Et évidemment John Baldessari, qui a aussi été le professeur d’une grande partie de ces artistes qu’il a influencés. Baldessari est un grand monsieur de l’art conceptuel des années 60 et 70. Et en plus, contrairement à certains de ses collègues, il a le sens de l’humour, comme on peut le voir par exemple dans une vidéo absurde de 1972 où il essaie d’apprendre l’alphabet à une plante - ce qui peut être considéré comme un clin d’œil ironique à son activité d’enseignant ou comme un dernier soubresaut du mouvement hippie. Avant cela, Baldessari a fait recopier comme punition à ses élèves « Plus jamais d’art ennuyeux ». Il utilise aussi souvent des images tirées de films qu’il retravaille - ou pas - en masquant des éléments de la composition. Sa nouvelle série présentée aujourd’hui chez Greta Meert est un peu comparable. Il y combine des images de films avec des fragments de textes (indications pour la réalisation, dialogues) de scénarios, parfois tirés du même film, parfois associant différents films et parachevés avec des morceaux qu’il a lui-même écrits. Il en résulte un contraste entre mots et images, où chaque élément se comporte de manière assez autistique par rapport à l’autre. Les images originales en noir et blanc sont complétées par des accents colorés de peinture : les lèvres d’une femme fatale, la fleur dans la boutonnière d’un costume ou le chapeau melon de Stan Laurel. Ainsi, Baldessari souligne la construction de l’image et réconcilie la photographie - un médium traité en parent pauvre quand lui débutait - avec la peinture. À vrai dire, nous avons déjà vu de meilleures pièces de Baldessari, mais ça n’enlève rien au fait que cette nouvelle série de cet artiste de 83 ans aujourd’hui se laisse apprécier.

JOHN BALDESSARI: SCENE ( ) / TAKE ( ) > 28/6, di/ma/Tu > za/sa/Sa 14.00 > 18.00, Galerie Greta Meert, Vaartstraat 13 rue du Canal, Brussel/Bruxelles, 02-219.14.22, www.galeriegretameert.com

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