Manuel de civilité biohardcore : enfin l’outil adéquat pour vivre heureux

Le climat se déglingue, vous vous assurez avec vos dix flexi-jobs de bien dormir quand vous serez mort, et votre amour sexy en ligne se révèle être un catfish trop âgé et trop poilu. Pour ceux et celles d’entre vous qui, comme un Sisyphe moderne, poussent leur rocher en haut de la même montagne chaque jour, les Éditions Tusitala et le Frémok ont une bonne nouvelle : un Manuel de civilité biohardcore, ou “l’outil adéquat pour vivre heureux”.

Cette promesse semble complètement délirante, mais nous inspire une confiance sans limite. “Pourquoi diable ?!”, vous demandez-vous. Eh bien, parce que les six mains de Stéphane De Groef, Antoine Boute et Adrien Herda aiment à avoir des comportements déplacés avec de la viande en promo et des canettes Monster, mais aussi avec la mécanique ingénieuse de notre univers “cosmicomique”.

Leur réponse originale au malaise mondial est un bricolage apocalyptique de mots et d’images contagieux. Une révolution biohardcore dans laquelle, entre autres, un “Bio Tears Aqua Park” qui récupère les larmes des pauvres, une boisson énergétique “Black Semen”, un réseau underground terroriste d’orties, et des enfants soldats footballeurs ont un rôle à jouer. Notre Sainte Trinité préférée appelle à une fête d’autodestruction et d’ensauvagement afin de troquer la fable insupportable dans laquelle nous baignons contre un monde de possibles fabuleux.

Cet assaut frénétique et subversif de la vue et de l’esprit sera amorcé par une exposition lors de la Joyeuse Ouverture du Brass. Êtes-vous prêts à foutre un beau bordel ?

MANUEL DE CIVILITÉ BIOHARDCORE
Livre : Tusitala + Frémok, 64 p., 24 €, fremok.org
Expo (dans le cadre de la Joyeuse Ouverture 2020 du Brass : 23 > 27/9) : 23/9 > 14/10, Le Brass, www.lebrass.be