La Bruxelloise Mélanie Rutten conquiert une nouvelle fois nos cœurs avec un conte débridé sur une joyeuse bande de sauvages.
Mélanie Rutten : la nuit du bon sauvage
Mélanie Rutten:
Les Sauvages ••••
Éditions MeMo, 40 p., €14,50
« C’était une nuit. C’était il y a longtemps ». Ce qui commence comme l’archétype d’un conte se développe avec constance et réflexion entre les mains de Mélanie Rutten en une exploration tout sauf prévisible du monde où la lumière, l’obscurité et les histoires occupent une bonne place. Deux ombres, un garçon et une fille, s’enfuient sur un radeau et s’enfoncent intrépidement dans l’obscurité sur une île abandonnée. Par le tronc d’un arbre creux, elles se retrouvent dans un monde féerique, une clairière tapissée de mousse où les attendent quatre personnages : « celui qui pensait toujours aux autres » (la branche), « celui qui veillait à dormir et à manger » (la pierre), « celui qui rêvait » (la paille) et « celui qui s’occupait de grandir » (le petit). Cette nuit, la bande de sauvages fête le fait d’être ensemble, met de l’ordre, construit un chez-soi et grandit. « Cette nuit, c’était toujours ».
Cette sauvagerie douce et espiègle, que l’ordre et une structure peuvent dompter et où tout et chacun ont leur place, grandit et devient énorme et incontrôlable quand cet ordre est perturbé et que quelque chose pénètre dans la clairière, quelque chose qui rend soudain le monde plus petit et plus étrange. C’est dans l’acceptation de ce retournement, ces infractions et coups durs qui caractérisent le monde et forment les caractères que se cache la force précieuse des histoires de Mélanie Rutten. Saisir la confrontation entre l’homme dans sa petitesse et la grandeur du monde, la difficulté quotidienne de grandir dans une œuvre à la fois extrêmement précise, épurée et à l’imagination sans borne, capable d’enchanter petits et grands, ce n’est pas une nouveauté. Rutten rend ici hommage au credo d’Arnold Lobel, qu’elle admire tant, le père spirituel de Ranelot et Bufolet : « Un bon livre pour enfants, on l’écrit pour soi et à propos de soi ».
Les Sauvages ••••
Éditions MeMo, 40 p., €14,50
« C’était une nuit. C’était il y a longtemps ». Ce qui commence comme l’archétype d’un conte se développe avec constance et réflexion entre les mains de Mélanie Rutten en une exploration tout sauf prévisible du monde où la lumière, l’obscurité et les histoires occupent une bonne place. Deux ombres, un garçon et une fille, s’enfuient sur un radeau et s’enfoncent intrépidement dans l’obscurité sur une île abandonnée. Par le tronc d’un arbre creux, elles se retrouvent dans un monde féerique, une clairière tapissée de mousse où les attendent quatre personnages : « celui qui pensait toujours aux autres » (la branche), « celui qui veillait à dormir et à manger » (la pierre), « celui qui rêvait » (la paille) et « celui qui s’occupait de grandir » (le petit). Cette nuit, la bande de sauvages fête le fait d’être ensemble, met de l’ordre, construit un chez-soi et grandit. « Cette nuit, c’était toujours ».
Cette sauvagerie douce et espiègle, que l’ordre et une structure peuvent dompter et où tout et chacun ont leur place, grandit et devient énorme et incontrôlable quand cet ordre est perturbé et que quelque chose pénètre dans la clairière, quelque chose qui rend soudain le monde plus petit et plus étrange. C’est dans l’acceptation de ce retournement, ces infractions et coups durs qui caractérisent le monde et forment les caractères que se cache la force précieuse des histoires de Mélanie Rutten. Saisir la confrontation entre l’homme dans sa petitesse et la grandeur du monde, la difficulté quotidienne de grandir dans une œuvre à la fois extrêmement précise, épurée et à l’imagination sans borne, capable d’enchanter petits et grands, ce n’est pas une nouveauté. Rutten rend ici hommage au credo d’Arnold Lobel, qu’elle admire tant, le père spirituel de Ranelot et Bufolet : « Un bon livre pour enfants, on l’écrit pour soi et à propos de soi ».
Les Sauvages, serti dans des teintes fluides magnifiques, évite comme lui le paternalisme et évoque aussi inévitablement le travail d’un autre spécialiste en bêtes sauvages : Maurice Sendak. Mélanie Rutten ne suit pas vraiment la voie de l’excitation pure, mais partage avec le créateur de Max et les Maximonstres une attention pour le monde fantastique que les enfants ont en eux, les modèles qu’ils tolèrent autour d’eux, chérissent et maudissent, l’équilibre précaire de possibilités et de réalités et la poésie qui séjourne entre le jour et la nuit. Et alors tout devient possible.
COMMENT PARLER DES CHOSES DIFFICILES AUX ENFANTS (AVEC MÉLANIE RUTTEN & LUDOVIC FLAMANT)
12/5, 12.30, PointCulture, www.passaporta.be
COMMENT PARLER DES CHOSES DIFFICILES AUX ENFANTS (AVEC MÉLANIE RUTTEN & LUDOVIC FLAMANT)
12/5, 12.30, PointCulture, www.passaporta.be
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