(Anto Carte, Les Aveugles, SD, Musée des Beaux-Arts de Liège, BAL)

La nouvelle expo du Musée d’Ixelles est 100% belge. Avec des artistes flamands de Laethem-Saint-Martin, des artistes wallons du groupe Nervia et Bruxelles comme lieu de convergence, le tout dans le cadre de Mons 2015.

L’art belge existe-t-il ? Voilà une question épineuse, impossible à démêler entre les spécificités régionales et sous-régionales, les influences des traditions latines et germaniques, les personnalités individuelles... Ce qui est certain, c’est qu’il y a eu à travers l’histoire des convergences entre les artistes du nord et du sud du pays. L’une d’entre elles est aujourd’hui mise en évidence par l’exposition Nervia/Laethem-Saint-Martin. Traits d’union au Musée d’Ixelles. Fruit d’une collaboration entre le BAM à Mons et le Musées des Beaux-Arts de Gand, elle réunit des représentants du groupe installé à partir de la fin du XIXe siècle dans le petit village de Laethem-Saint-Martin, près de Gand – Gustave Van de Woestyne, Valérius De Saedeleer, Gustave de Smet... – et des membres de Nervia, groupe fondé en 1928 et basé dans le Hainaut – Anto Carte, Rodolphe Strebelle, Léon Navez...
« Les deux groupes partageaient la volonté d’un retour à la nature », explique Cathérine Verleysen, du Musée des Beaux-Arts de Gand, co-commissaire de l’expo. « Au tournant du XIXe et du XXe siècle, plusieurs artistes quittent Gand et s’installent à la campagne, à Laethem-Saint-Martin, pour se ressourcer ». « Le groupe Nervia naît dans le Borinage, une région à l’important développement industriel », complète l’autre commissaire, Michel De Reymaeker, du BAM. « Là où d’autres, comme les futuristes par exemple, mettent en avant la modernité virulente, eux se replient sur la nature et les valeurs sûres. Les artistes de Nervia peignent principalement des paysages bucoliques, empreints de spiritualité ».
(Gustave Van de Woestyne, Gastvrijheid voor vreemdelingen, 1920, Gent, Museum voor Schone Kunsten)

Cette spiritualité constitue un autre point commun entre les deux groupes. Les artistes peignent des versions modernes de la Saint Famille et des toiles faisant référence à des épisodes bibliques. Comme Les aveugles d’Anto Carte (photo), directement inspiré de La parabole des aveugles de Bruegel. « Les groupes de Nervia et de Laethem partagent aussi un intérêt pour la peinture du passé, spécialement pour les primitifs flamands et italiens », affirme Cathérine Verleysen. De part et d’autre, on retrouve notamment des proportions et des perspectives faussées et l’absence de transition entre l’avant-plan et l’arrière-plan, deux caractéristiques des primitifs. Cette influence est particulièrement sensible dans la fresque Hospitalité pour les étrangers – un thème d’actualité s’il en est ! – de Gustave van de Woestijne (photo), où l’artiste se représente lui-même en train d’accueillir chez lui un homme errant vu de dos. À Ixelles, cette œuvre trouve un prolongement contemporain à travers une vidéo poétique de Sarah Vanagt où l’on voit des enfants recouvrir des arbres de blanc de chaux, les enfants et les arbres, chaulés ou non, étant par ailleurs deux éléments récurrents de l’exposition.
Au fil des œuvres présentées autour de quatre thématiques – quiétude, paysages, spiritualité, les grands modèles – la parenté entre les deux groupes est manifeste. En particulier, les ressemblances entre Anto Carte et Gustave van de Woestijne sont frappantes. « Les deux hommes se connaissaient, ils ont été tous deux professeurs à La Cambre à Bruxelles », précise Cathérine Verleysen. « Face à leurs œuvres mélangées, il y a parfois des moments où l’on a du mal à dire qui a peint quoi. C’est assez troublant ».

Nervia/sint-martens-latem: koppeltekens
Nervia/Laethem-Saint-Martin: Traits d’union
22/10 > 17/1, Museum van Elsene/Musée d’Ixelles, www.museumvanelsene.be, www.museedixelles.be

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