Peinture de Sienne : de Byzance à la Renaissance

Estelle Spoto
© Agenda Magazine
23/10/2014
Fidèle à sa tradition de s’aligner sur le cycle de la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, Bozar met l’Italie à l’honneur depuis la rentrée. Organisée dans ce cadre, l’exposition Peinture de Sienne, conçue en étroite collaboration avec la Pinacoteca Nazionale di Siena est toujours visible, jusqu’en janvier. Alors non, ne rêvons pas, pas la peine de se leurrer : la Pinacothèque de Sienne ne s’est pas totalement vidée de ses trésors pour les beaux yeux de Bruxelles. Mais quand même, parmi la soixantaine de pièces présentées ici, certaines valent largement le détour. À commencer par celle qui clôture ce parcours baigné dans une semi-obscurité incitant au recueillement face à ces œuvres d’art sacré : La Vierge de l’humilité de Giovanni di Paolo (vers 1450). Une Madone au chignon et au voile transparent exécutés avec une délicatesse extrême est assise sur un coussin posé à même le sol - et non en majesté sur un trône - au milieu d’un jardin plein de fleurs et d’arbres fruitiers. Derrière s’étend un paysage structuré en damier à dominantes noire et blanche, les couleurs de Sienne (également récurrentes dans la scénographie de l’expo). La finesse des traits de la Vierge et de l’Enfant auréolés d’or, le dynamisme des postures et le raffinement du modelé permettent de mesurer le chemin parcouru par les artistes siennois en deux siècles, et par exemple depuis cette autre Madone à l’Enfant, de Dietisalvi di Speme (1262), placée au tout début de la visite, si solennelle dans son immobilité et quasiment dépourvue de profondeur.
Au fil des scènes bibliques, des portraits de saints (magnifique Saint Bernardin de Sassetta) et de nombreuses autres Vierges portant l’enfant Jésus (Simone Martini, Ambrogio Lorenzetti...), on voit comment les artistes de ce foyer culturel et carrefour commercial qu’était Sienne se sont progressivement détachés de la tradition byzantine pour s’épanouir pleinement dans le courant du gothique international, ouvrant les portes d’une Renaissance où ce n’est plus Sienne qui sera la star, mais sa grande rivale, Florence.

(Image : Giovanni di Paolo La Vierge de l'humilité c. 1450 © Pinacoteca Nazionale)

PEINTURE DE SIENNE - ARS NARRANDI DANS L'EUROPE GOTHIQUE > 18/1, di/ma/Tu > zo/di/Su 10 > 18.00 (do/je/Th 10 > 21.00), €2/6/10/12, Bozar, rue Ravensteinstraat 23, Brussel/Bruxelles, 02-507.82.00, www.bozar.be

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