Pop-Up 1 : Denis Meyers et Arnaud Kool

Estelle Spoto
© Agenda Magazine
20/06/2012
(Arnaud Kool, Rue des Radis - détail)

Le Musée d’Ixelles présente ses nouvelles acquisitions en les insérant dans un réseau vivant. En plus de la pièce appartenant au musée, chaque artiste de la sélection - Sven Augustijnen, Stephan Balleux, Lucile Bertrand, Bonom, Edith Dekyndt, Felten-Massinger, Jean-Luc Moerman, Hans Op de Beeck... - a pu en choisir une seconde et inviter un autre plasticien prometteur. Focus sur deux de ces duos parrain/parrainé. Pop-Up 1 : Denis Meyers & Arnaud Kool.
Tous les Bruxellois ont un jour croisé - peut-être sans le savoir - un des « persos » de Denis Meyers (à gauche), croqués en épais traits noirs et généralement dotés d’un énigmatique troisième œil sur le front. Ils se sont répandus en ville à travers d’innombrables stickers. Si cet artiste de 32 ans, passé par l’atelier de typographie de La Cambre, là même où son propre grand-père a donné cours pendant 30 ans, faisait partie de l’expo que le Musée d’Ixelles a consacrée au graffiti et au street art l’été dernier, sa présence dans Pop-up est le résultat d’un heureux concours de circonstances. « Ces quatre panneaux font partie d’un ensemble plus grand qui en comporte douze. Je les ai préparés dans mon atelier et terminés en live painting lors d’une soirée OpenLab organisée sur une péniche. C’était il y a dix ans. Le propriétaire de la péniche a demandé de les garder et c’est lui qui les a offerts au Musée d’Ixelles en 2012 ». On retrouve dans la composition, intégrés aux paroles d’Imagine de John Lennon, quelques personnages caractéristiques. « Un truc qui me fait triper : dessiner les visages des gens en hiver en faisant abstraction des bonnets et des écharpes qui cachent certaines parties ». Des traces de pas, des coulées de bière et des griffes dans la peinture prouvent que ces panneaux ont vécu. Le contraste est grand avec sa seconde œuvre exposée, plus lisse, plus récente aussi : Denis Meyers lui-même (« je n’ai pas lésiné sur la taille des oreilles », dit-il, blagueur, à propos de ce signe distinctif) avec son fils dans les bras, découpés à la scie sauteuse dans un panneau de MDF. Une sorte de Madone à l’enfant transposée dans une époque où les papas aussi ont le droit de pouponner. « J’estime être à un moment charnière dans mon travail. Je crois que j’ai fait le tour avec mes petits persos. Je veux travailler avec moins de codes, plus de liberté ». Arnaud Kool, l’artiste invité par Meyers (ils sont amis depuis plus de dix ans), est lui aussi à un tournant. Au fil de ses allers-retours entre La Cambre et Saint-Luc, c’est surtout au graffiti qu’il s’est adonné. Le vrai graff, celui qui se pratique clandestinement, en groupe le plus souvent, celui qui assaille murs et trains à coups de bombe. « Cela fait seulement quatre ans que je travaille en atelier. Il y a deux ans, j’ai monté une exposition de peinture abstraite qui m’a permis de rompre avec les thèmes récurrents du graffiti ». La toile qu’Arnaud Kool présente ici s’inspire d’un cliché du photographe bruxellois Jean d’Osta : une foule dans la rue des Radis, artère des Marolles réputée pour la contrebande lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle mêle bombe, collage, pinceau et coulures. Une synthèse entre son passé et son avenir. Le début d’un nouveau chapitre qui s’écrira ponctuellement à deux, en collaboration. (My future is in my hands, de Denis Meyers © Saskia Vanderstichele)

Artiste des collections : Denis Meyers
Artiste invité : Arnaud Kool

Pop-Up, liens artistiques
21/6 > 9/9 • di/ma/Tu > zo/di/Su 9.30 > 17.00, €5/7 (nocturnes gratuites: 5/7 & 30/8, 17 > 20.00) Museum van Elsene/Musée d’Ixelles rue J. Van Volsemstraat 71, Elsene/Ixelles, 02-515.64.21, www.museumvanelsene.be, www.museedixelles.be

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