Pop-Up 2 : Gauthier Hubert et Gudný Rósa Ingimarsdóttir

Estelle Spoto
© Agenda Magazine
20/06/2012
(Gudný Rósa Ingimarsdóttir, Vitrine - Ouverture - détail)

Le Musée d’Ixelles présente ses nouvelles acquisitions en les insérant dans un réseau vivant. En plus de la pièce appartenant au musée, chaque artiste de la sélection - Sven Augustijnen, Stephan Balleux, Lucile Bertrand, Bonom, Edith Dekyndt, Felten-Massinger, Jean-Luc Moerman, Hans Op de Beeck... - a pu en choisir une seconde et inviter un autre plasticien prometteur. Focus sur deux de ces duos parrain/parrainé. Pop-Up 2 : Gauthier Hubert & Gudný Rósa Ingimarsdóttir.
« C’est méditatif, répétitif. Comme si le temps passé à travailler avait plus d’importance que le travail lui-même ». Gudný Rósa Ingimarsdóttir, Islandaise venue étudier à La Cambre en 1994 et restée par la suite en Belgique, travaille le papier avec finesse et patience. Elle recycle ses dessins et carnets de croquis en y découpant de délicats fragments, en les cousant, en en faisant éclore le cœur humidifié, en y alignant des suites de nombres minuscules... On pense inévitablement à des fleurs, parfois aux méandres d’un cerveau. « La répétition d’un rythme imposé donne un côté organique, lié à la biologie. On répète quelque chose et cela grandit ». Couple à la ville, Gudný Rósa Ingimarsdóttir et Gauthier Hubert (récompensé par le Prix de la Jeune Peinture Belge en 1999) travaillent chacun de leur côté et présentent des esthétiques et des démarches très différentes, mais on note chez eux quelques points de convergence : les motifs répétés, plutôt dans les détails chez Hubert, du texte qui se glisse discrètement dans la composition et surtout, une manière de donner une seconde vie au matériau de base utilisé. Ainsi, le point de départ du diptyque de Gauthier Hubert acquis par le Musée d’Ixelles est une toile achetée aux puces pour quelques euros. Le peintre l’a montée sur un châssis, au format A4, puis recopiée au milieu d’une toile de format A0. « Je suis ensuite intervenu avec de la peinture blanche. Sur le paysage de l’A4, j’ai peint un sol, un plafond, des murs en laissant des ouvertures qui suivent une perspective. Autour du paysage de l’A0. je fais percevoir dans la matière de la peinture les éléments d’un intérieur : une plante, le châssis d’une fenêtre, un tapis... Ces éléments sont perceptibles à différents moments de la journée en fonction de la lumière ». L’autre diptyque présenté ici part lui du regard d’Anna Meyer, jeune fille d’une famille de notables de Bâle immortalisée par le peintre allemand Hans Holbein, au XVIe siècle. « Je me posais la question de ce qu’elle a pu regarder dans la réalité, pendant qu’Holbein la dessinait ». Chez Gauthier Hubert, elle se retrouve assise au-dessus d’un ciel étoilé (« une référence à Van Gogh, qui a lui aussi copié ce portrait d’Holbein ») et ses yeux semblent fixer une tache soigneusement dessinée, mais aussi, au-delà du cadre, la tête décapitée d’un géant à la moustache rousse, regardant son double qui la porte, tandis que ce dernier regarde... le spectateur. Et le jeu de regards peut alors recommencer, dans un cycle infini qui donne presque le vertige. Une répétition donc, mais sous une autre forme. (Los Mustachos - Anna Meyer I (détail), de Gauthier Hubert © Saskia Vanderstichele)

Artiste des collections : Gauthier Hubert
Artiste invitée : Gudný Rósa Ingimarsdóttir

Pop-Up, liens artistiques
21/6 > 9/9 • di/ma/Tu > zo/di/Su 9.30 > 17.00, €5/7 (nocturnes gratuites: 5/7 & 30/8, 17 > 20.00) Museum van Elsene/Musée d’Ixelles rue J. Van Volsemstraat 71, Elsene/Ixelles, 02-515.64.21, www.museumvanelsene.be, www.museedixelles.be

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