Une ode aux petits maîtres

Anne Brumagne
© Agenda Magazine
15/11/2013
(Maître de la légende de Sainte Cathérine, Maître des portraits princiers, Aert van den Bossche, Triptyque des Miracles du Christ, National Gallery of Victoria, Melbourne, Felton Bequest, 1922)

Dans l’intitulé, on sort le grand nom de Rogier van der Weyden, mais la nouvelle exposition des Musées Royaux des Beaux-Arts est en premier lieu une ode aux « petits maîtres » : les peintres anonymes ou pourvus d’un nom de convention actifs à Bruxelles entre la mort de van der Weyden en 1464 et 1520. L’héritage de Rogier van der Weyden, tel est le titre de l’exposition. Des maîtres anonymes ont marché sur les traces du peintre officiel de la ville et ont réalisé des tableaux remplis de scènes bibliques, souvent sur panneau de chêne, pour répondre à des commandes de la cour ou de familles nobles. Signer ses œuvres n’était pas d’usage à l’époque. Il n’y a pas un seul tableau qui puisse être attribué avec certitude, même au fils et successeur de van der Weyden, Pieter. Pour savoir si un tableau a bel et bien été réalisé à Bruxelles, les historiens de l’art doivent se baser sur un certain nombre d’indications, comme par exemple des marques sur les cadres (le compas et le rabot des menuisiers de Bruxelles), ou la représentation de monuments bruxellois. Afin de regrouper quand même les œuvres, on les classait autrefois sur base de parentés stylistiques. Et on a introduit des noms conventionnels comme « le Maître de la légende de sainte Catherine ».

(Atelier de Rogier van der Weyden, Triptyque Sforza, MRBAB - photo: J. Geleyns, Roscan)

Grâce aux nouvelles techniques, on sait aujourd’hui qu’un tel « Maître » recouvrait souvent différents peintres, d’un ou même de plusieurs ateliers. Les concepteurs présentent leur propre quête du « qui a fait quoi et où ? » d’une manière très claire. Bien qu’une partie des œuvres ait été dispersée à travers le monde et ne soit de retour que temporairement, cette exposition donne envie d’en savoir plus sur le patrimoine conservé dans la ville de l’époque de ces – pas si – petits maîtres. Et c’est là un atout supplémentaire.

DE ERFENIS VAN ROGIER VAN DER WEYDEN/L’héritage de Rogier van der Weyden > 26/1, di/ma/Tu > vr/ve/Fr 10 > 17.00, w-e 10 > 18.00, €7,50 > 17,50, Koninklijke Musea voor Schone Kunsten van België/Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Regentschapsstraat 3 rue de la Régence, Brussel/Bruxelles, 02-508.32.11, www.fine-arts-museum.be, www.expo-vanderweyden.be

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