Vincent Solheid : le plus sacré et le plus profane

Estelle Spoto
© Agenda Magazine
08/03/2013
(Vincent Solheid, Les premiers seront les derniers, 2011 © Jean-Jacques Serol, 2011)

Un cycliste devance l’ensemble du peloton. Manifestement, il a franchi seul la ligne d’arrivée. Mais il ne porte pas de maillot de couleur : il est torse nu et de ses mains élevées vers le ciel coule un filet de sang. Sa tête est ceinte par une couronne d’épines. C’est cette petite installation, baptisée bibliquement Les premiers seront les derniers, clash gentiment irrévérencieux entre le christianisme et le monde du sport à base de figurines en plastique, qui a valu à Vincent Solheid de remporter le Prix du Public lors de l’exposition Pop-Up, organisée l’été dernier au Musée d’Ixelles, et qui lui vaut aujourd’hui une exposition solo dans le même lieu. Si cette œuvre est aux premières loges dans la salle, l’exposition Confessions publiques commence déjà dans l’espace du Musée consacré aux collections permanentes, avec un char de procession rouge vif surmonté de plumes, parsemé de confettis et paré d’une décoration baroque au parfum apocalyptique. À nouveau, le Christ occupe la place centrale. À nouveau, l’œuvre mélange joyeusement le plus religieux et le plus profane, avec des chapelets et des paires de bas nylon, des cartes pieuses de Notre-Dame de Banneux où est inscrite une commande pour la friterie ou un appel déchirant « Perdu chat, répondant au nom de Poupousse ».
(Vincent Solheid, Descente de croix, 2010 © Jean-Jacques Serol, 2011)

Ce char imposant, garni à l’arrière d’un cortège de créatures mutantes, est censé être le « char maudit »  qui serait sorti en procession au Carême de 1759, à l’instigation d’un moine festif de la région de Stavelot-Malmedy, frère Ewald Loïc Delhey. Le reste de l’expo présente de multiples éléments (carnet de croquis, objets divers exposés dans des vitrines, texte explicatif...) qui vont permettre au visiteur de mieux cerner l’histoire de ce char emblématique. Entre création artistique et reconstitution historique, Solheid, ancien enfant de chœur et fou de carnaval, s’amuse ici à entremêler le vrai et le faux, au fil d’un parcours ponctué par la figure de Jésus. Pour apprécier la farce, il faudra accepter de se prêter au jeu. On en sortira probablement avec un sourire aussi large que celui d’un smiley.

Vincent Solheid: Confessions publiques
> 26/5, di/ma/Tu > zo/di/Su 9.30 > 17.00, €5/7, Museum van Elsene/Musée d’Ixelles, rue J. Van Volsemstraat 71, Elsene/Ixelles, 02-515.64.21, museum@elsene.be, musee@ixelles.be, www.museumvanelsene.be, www.museedixelles.be

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