Les Ateliers Claus: home sweet home

Nicolas Alsteen
© Agenda Magazine
25/09/2013
(© Ivan Put)

Après plusieurs années d’interruption, les activités organisées par Les Ateliers Claus retrouvent la maison où tout a commencé : au numéro 15 de la rue Crickx, à Saint-Gilles. Ce samedi 28 septembre, pour célébrer la réouverture des lieux, une grande fête est organisée : un marathon culturel de douze heures avec concerts, performances et installations.

Épicentre des musiques alternatives, cheville ouvrière d’une culture indépendante, la salle des Ateliers Claus reprend ses quartiers à Saint-Gilles, dans la maison de ses premières amours. Les retrouvailles se déroulent ce samedi 28 septembre, dans une ambiance de fête atypique. Entre les lectures surréalistes de La Crieuse, les percussions incantatoires de Jason Van Gulick, les chorégraphies extravagantes du collectif féminin The After Lucy Experiment et les chansons ensoleillées du groupe Jean Mikili, il y en aura pour tous les goûts. Pour évoquer cette réouverture, on s’attable avec Frans Claus (à gauche sur la photo), l’homme qui a donné son nom et sa vie au projet.

Que va-t-il se passer ce 28 septembre pour votre grand retour à la rue Crickx ?
Frans Claus : On commence les festivités dès 14 heures. Quatorze spectacles sont au programme de la journée. Pour l’inauguration, on ouvre gratuitement Les Ateliers Claus au public. À cette occasion, la rue sera fermée à la circulation. Pendant douze heures, il y aura des concerts, des installations et de nombreuses performances. L’idée est non seulement d’inviter les gens à venir aux Ateliers Claus mais aussi de les convier à la découverte du quartier.

Pouvez-vous revenir sur l’historique des Ateliers Claus ?
Claus : J’ai quitté Gand au début des années 90 pour venir m’installer à Bruxelles. J’avais besoin d’un atelier pour confectionner des objets de décoration. J’ai trouvé mon bonheur à Saint-Gilles, rue Crickx. C’était une maison à rénover. Au départ, c’était mon atelier privé et puis, progressivement, j’y ai organisé quelques « salons d’artistes ». À partir de là, les gens ont commencé à parler des « ateliers Claus ». Le nom est resté et les activités se sont développées. En mai 2006, c’est devenu une structure professionnelle avec plusieurs personnes impliquées dans le projet. On organisait des concerts et de nombreuses activités culturelles. Tout allait bien mais en juin 2010, nous avons été contraints de suspendre nos activités à la rue Crickx.
(iLiLL)

Pourquoi ?
Claus : Il fallait se conformer à certaines normes urbanistiques pour assurer la sécurité du public. Jusqu’alors, nos activités reposaient sur la confiance établie avec les gens du quartier. Ça a fonctionné à merveille pendant près de cinq ans. Même la commune nous soutenait. Et puis, un jour, une plainte est arrivée et les pompiers nous sont tombés dessus. On a été obligés de fermer les portes et de nous interroger sur notre avenir. Devait-on conserver la maison et poursuivre nos activités ? On a envisagé la possibilité d’utiliser des lieux temporaires, de bouger en fonction du contexte. Mais à long terme, c’était une option précaire. On aurait aussi pu chercher une usine désaffectée dans un quartier industriel. Mais on a préféré rester en ville, près des gens. On s’est alors lancés dans un énorme chantier de rénovation. Pendant les travaux, Les Ateliers Claus ont déménagé au centre ville, dans la salle Rogier.

Aujourd’hui, Les Ateliers Claus présentent la particularité de s’établir sur deux lieux : au Passage Charles Rogier et à la rue Crickx. Vous allez travailler sur deux espaces ?
Claus : On l’espère. Quand on a été obligés de cesser nos activités à la rue Crickx, la solution de remplacement est arrivée du centre ville. En octobre 2010, on a repris du service dans la salle Rogier. Elle est située dans un courant d’air au milieu des voies de chemin de fer, entre les ministères et la rue d’Aerschot, entre la rue Neuve et la rue de Brabant. Toutes ces antithèses se rejoignent à un endroit précis : la salle Rogier, là où les Ateliers Claus se sont installés. J’adore cet endroit. Il est terriblement bruxellois. En plus, le lieu a l’avantage d’être entouré de bureaux et de locaux complètement vides en soirée. On peut donc y faire du bruit. Et ça, à Bruxelles, ça devient rare. On a beaucoup investi dans cette salle. On a créé un bar, un plafond technique, une scène, des toilettes, une sortie de secours, des loges… Si on devait partir, on y laisserait forcément des plumes. On devrait pouvoir rester là-bas jusqu’en 2016 pour organiser des activités complémentaires à celles de la rue Crickx. Tout dépendra des décisions de la banque Dexia, qui est propriétaire des lieux.
(The After Lucy Experiment)

Après d’importantes rénovations, vous retrouvez le numéro 15 de la rue Crickx. Quel rôle doit jouer cette maison dans la vie culturelle bruxelloise ?
Claus : Pour moi, l’essentiel, c’est le rituel. Ma priorité n’est pas forcément la musique. L’envie, c’est d’abord de créer un lieu où les gens peuvent se rassembler pour partager une expérience commune. Quelque chose d’unique. Par extension, on essaie de travailler sur des manifestations avec du caractère et de la personnalité. Aujourd’hui, les salles de concerts sont devenues stériles. On peut comparer leur évolution à celle des surfaces commerciales : avant, il y avait de nombreuses boutiques de proximité, des endroits avec une âme. Mais tout ça a disparu. Désormais, on doit aller faire ses courses dans d’immenses supermarchés aseptisés où l’on consomme des articles interchangeables. Avec Les Ateliers Claus, on veut revenir au commerce de quartier : un lieu qui ne laisse pas les gens indifférents. C’est là où nous voulons nous démarquer des autres salles. Pour moi, habiter dans la maison, c’est aussi une volonté de la faire vivre. On veut créer la différence dans un paysage culturel de plus en plus uniforme.

Les travaux de transformation vont-ils déboucher sur de nouvelles activités ?
Claus : Globalement, la structure est restée identique. On travaille toujours sur deux scènes et deux étages. Les espaces ont été pensés pour accueillir des événements intimistes. À côté de ça, on a créé des logements pour héberger les artistes venus en concert ou en résidence. On a aussi agencé un véritable studio d’enregistrement qui va nous donner l’opportunité d’accentuer les sorties de notre label, Les Albums Claus.



SPÉCIALITÉS MAISON
Pour célébrer dignement la réouverture, Les Ateliers Claus s’offrent douze heures de fête non-stop. Parmi les nombreuses activités qui animeront la rue Crickx, les patrons de la maison pointent pour nous deux événements à ne surtout pas manquer.
(Les Mireilles)

Frans Claus : Si je ne devais voir qu’un seul spectacle, ce serait sans doute Les Mireilles : douze clones improbables de Mireille Mathieu qui présentent une série de performances tournant autour de la célèbre chanteuse. C’est un show bourré d’humour, vraiment fantastique.
Tommy De Nys (programmation, à droite sur la photo): Moi je suis impatient de voir jouer les Bruxellois de iLiLL, un duo mixte qui jongle avec guitare, clavier et batterie. C’est de la pop expérimentale. Ce n’est pas révolutionnaire, mais ça a vraiment beaucoup de charme.


Line-up: Matthieu Ha / Jean Mikili / iLiLL / Musique Riche / La Crieuse / Mireilles /The After Lucy Experiment / Benjamin Franklin / Jason Van Gulick / Le Club des Chats and many more

GRAND RE-OPENING • 28/9, 14 .00, gratis/gratuit/free, Les Ateliers Claus, rue Crickxstraat 15, Sint-Gillis/Saint-Gilles, 02-534.51.03, www.lesateliersclaus.com

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