Nosaj Thing: home sweet home

Électronicien éclairé, Jason Chung promène ses angoisses sous le soleil de Los Angeles. Derrière le paravent Nosaj Thing, le garçon se protège du monde extérieur et de l’agitation quotidienne pour esquisser une musique intimiste et personnelle. Virtuose solitaire, orfèvre spécialisé dans les matières synthétiques, l’homme est sorti de l’ombre en 2009 à la faveur d’un album éblouissant (Drift). En concassant ses graines électroniques sur les terres du hip-hop contemporain, Nosaj Thing a donné vie à une trame instrumentale résolument moderne. D’emblée, ses productions suscitent l’excitation. De Londres à New York, de l’underground à la scène mainstream, le gratin de la pop internationale se bouscule au portillon pour obtenir la bénédiction électronique de Nosaj Thing. Portishead, The XX, Drake ou Kendrick Lamar, notamment, confient leurs morceaux aux doigts experts de l’artiste.

Après une pluie de remixes, une déprime post-romantique et quelques soucis de santé, Jason Chung retrouve la forme et le chemin des studios. Seul derrière ses machines, l’Américain esquisse aujourd’hui Home, une bande-son pacifique, contemplative et thérapeutique. Sur ce nouvel album, Nosaj Thing ne chante toujours pas. Mais qu’importe, sa musique parle pour lui. Émotive, à fleur de peau, elle distille ses beats entre ciel et mer, percées atmosphériques et rythmiques aquatiques. À côté de Flying Lotus et de Nicolas Jaar, le Californien se profile désormais comme un des meilleurs producteurs de sa génération. De passage à Bruxelles, l’architecte acousticien s’active sous les poutres du Vk* pour redessiner les charpentes d’une musique différente. Du grand art.

Nosaj Thing 24/3, 18.30, €12/15, Vk*, Schoolstraat 76 rue de l’École, Molenbeek, 02-413.04.10, 
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