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Salon Mirage: petit nouveau en bouts de ficelle

Kurt Snoekx
© BRUZZ
12/09/2017

Pas de Cultures Maison cette année… Pour la scène indépendante de l’illustration et de la bande dessinée, véritable laboratoire des possibles secouant un secteur du livre endormi, c’est un coup dur. Mais, attendez, qu’est-ce qui se profile à l’horizon ?

Cela fait des années que Cultures Maison figure dans notre agenda en lettres indélébiles. Un rendez-vous festif où les petits éditeurs, les créateurs de fanzines et les auto-éditeurs qui portent dans leur cœur l’illustration et la bande dessinée viennent présenter leurs nouvelles œuvres à un public fidèle et grandissant. Où des gens avec une volonté infatigable, une soif de liberté, un flair pour les nouvelles formes, langues, styles et supports mettent leur âme et leur cœur dans l’aménagement de leurs tables.

La disparition de Cultures Maison cette année – l’équipe a pris un congé sabbatique après sept années énergivores – porte un sérieux coup à ce petit peuple. Mais comme il est de coutume chez les gens qui ont l’habitude de se débrouiller avec des bouts de ficelle, les forces ont été rassemblées, la base consultée et un petit festival en chantier s’est constitué, trois mois seulement après le premier appel à participation. Une nouveauté qui, nous l’espérons, continuera d’enrichir la saison culturelle.

L'internet et les salons
« On a un peu le même sentiment qu’aux débuts de Super-Structure », raconte François De Jonge – avec Sukrii Kural, la force motrice derrière l’extraordinaire DIY zine bruxellois, comptant parmi les instigateurs de Salon Mirage. « On a fait comme toujours, avec ce qu’on avait sous la main. C’est de l’artisanat. C’est glaner du matériel de récupération et des palettes pour arranger l’endroit, apprendre à tirer son plan quand on n’a rien sur quoi se reposer ».

« Cultures Maison arrive à un moment crucial », explique-t-il. « À l’automne, il n’y a pas tellement de salons où vendre ses publications. Ça vaut pour Super-Structure comme pour d’autres éditeurs qui y sont représentés et dont les marchandises ne trouvent pas d’acheteur dans les librairies mais seulement via internet et les salons. L’argent que nous gagnons là, nous pouvons l’investir dans des nouvelles publications, pour avoir quelque chose de nouveau à proposer lors du prochain salon. Nous avons besoin d’une vitrine comme Cultures Maison - ou, cette année, Salon Mirage - pour vivre ».

Et deux valent mieux qu’une. « Pour l’instant nous n’avons encore aucune idée de la viabilité du projet, mais si ça marche, on le développera sans aucun doute sous un autre statut et à un autre moment. On ne veut pas remplacer Cultures Maison; l’année prochaine en septembre, on sera tout simplement de retour ».

Dis oui !
La première édition de Salon Mirage est un événement de trois jours qui, en plus d’être un salon (avec entre autres Knock Outsider Komiks, Animal Press et Cuistax), propose également plusieurs expositions (du collectif d’artistes portugais Arara, de Adrien Fregosi, Alexis Poline, Quentin Chambry et Mathieu Julien sous le nom de Premier Rencard, et des amis comme Antoine Orand, Sarah Louise Barbett et Simon Thompson) ainsi que trois soirées de concerts (d’entre autres Baptiste Brunello et The Choolers).

Quel que soit le domaine, c’est l’avant-garde qui est à l’honneur. Avec une attention particulière pour la nouvelle illustration et bande dessinée. Plus expérimental… « Oui, mais plus jeune aussi », explique Sukrii Kural. « Des gens qui n’ont que récemment intégré la scène ont d’autres idées sur ce qu’un livre ou un fanzine peut être. Ça change de Cultures Maison, où la scène était plus large. Outre les bricoleurs de papier, de couleurs et de techniques d’impression, on trouvait aussi plus d’éditeurs bien assis qui impriment uniquement en offset. Ici nous sommes tous petits ».

« Et nous avons aussi d’autres envies », poursuit Sukrii Kural. « Nous ne travaillons pas exclusivement autour du dessin et de l’illustration. Au Salon Mirage, on trouve aussi les graveurs et les typographes de chez Surfaces Utiles, ou la maison d’édition de littérature indépendante Tusitala. C’était un choix voulu de sortir du dessin pur ».

François De Jonge : « Parce qu’on a mis sur pied Salon Mirage avec plus de partenaires (Animal Press, Juliette, Roméro, Antoine Orand et Bichel Editions, NDLR), on tombe nous-mêmes automatiquement sur des choses dont on n’avait jamais entendu parler. C’est une question de dire ‘oui’. Cela amène une dynamique qui stimule la nouveauté et la surprise et fait en sorte que le public ait accès à d’autres choses que ce qu’il voit en librairie ».

> Salon Mirage. 15/09 > 17/09, Zennestraat 82 rue de la Senne, Brussel/Bruxelles

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