Brussels Jazz Marathon: BRZZVLL

Benjamin Tollet
© Agenda Magazine
23/05/2013
(© Robert Winter)

Deux concerts à l’AB du Brussels Jazz Marathon parent le jazz et le funk d’un nouvel habit. Youngblood Brass Band mélange ses cuivres façon New Orleans, funk et hip-hop, tandis que BRZZVLL, avec son nouvel album Polemicals, puise dans l’afrobeat, l’afrofunk et les grooves dansants.

Brazzaville (désormais BRZZVLL) a été fondé en 2006 par Vincent Brijs avec comme but de faire de la musique dansante improvisée sur base de jazz-fusion, d’afrofunk et de rare groove des années 70. « De la musique avec beaucoup d’espace d’improvisation sans trop d’éléments écrits de bout en bout. J’ai commencé à recopier des morceaux de musiciens tels que Herbie Hancock, en particulier de son album Head Hunter, Fela Kuti et Eddie Harris », confie Brijs.

Comment votre musique a-t-elle évolué en six ans et trois albums ?
Vincent Brijs : Nous réussissons mieux à faire en sorte que nos compositions résonnent comme on le souhaitait : funky, dansantes et psychédéliques. Je me suis battu pour que l’on ait un son à nous, identifiable comme étant « du Brazzaville ».

Sur Polemicals, on entend des influences arabes comme dans le morceau Jericho.
Brijs : Ce n’était pas du tout prévu. Nous étions en train d’improviser dans le studio, une mandoline y traînait, sur laquelle Andrew (Claes) a commencé à jouer un riff sur une gamme orientale. On a trouvé ça super et ça s’est retrouvé dans l’album. Mais rien n’était écrit à l’avance ni prémédité.

Est-ce que ça vous arrive souvent que des morceaux surgissent ainsi de façon organique ?
Brijs : Parfois. 2-3 morceaux sont issus d’une impro, mais sinon j’ai écrit la plupart des morceaux. Ça donne un bon mix entre des impros organiques et un album fait de compositions personnelles. Mais même la musique composée à l’avance évolue quand on la joue.

Dans Ageing Pains on sent aussi des grooves hip-hop à la The Herbaliser.
Brijs : Je l’ai écrit avec de l’afrobeat en tête, mais vous pouvez aussi le comparer à du hip-hop organique à la Ninja Tune, à un hip-hop abstrait qui s’est enrichi de morceaux du monde entier, au départ d’une tradition hip-hop. Un groove mondial.
Est-ce que cela fait aussi part de votre environnement musical ?
Brijs : Bien sûr. Même en jazz, j’ai une grande prédilection pour ces artistes qui étaient en train de chipoter avec cela dans les années 60-70, comme Miriam Makeba, Fela, James Brown. C’était une période où l’on mixait beaucoup les influences. Même des gars comme Archie Shepp, Albert Ayler, Jo Sanders, qui avaient un pied dans le free (jazz) et un autre dans la musique du monde.

Polemicals résonne comme une contraction de « polemic » et de « chemicals » (médicaments, drogues en français). Visez-vous une controverse chimique ?
Brijs : Non. (rires) J’y voyais simplement le pluriel anglais de polémique. Cela n’a rien à voir avec des produits chimiques ou autres drogues.

Mais vous voulez quand même susciter une polémique ?
Brijs : Pas du tout, même si la polémique fait partie de la vie. Comme groupe, nous avons traversé une phase difficile, notamment avec un changement de bassiste, un projet avorté avec Stijn. Il y avait des tensions, j’avais même l’impression que nous allions éclater.

Votre musique est instrumentale. Mais y a-t-il aussi un message ?
Brijs : Assurément. Ça a l’air cliché, mais l’album parle d’amour et de liberté, de rassembler les gens. Dans le groupe, nous avons tous les mêmes idéaux : un esprit libre et rebelle à tout ce qui est compartimenté ou doit être placé sous un dénominateur commun.

Quel est votre rapport avec le Congo-Brazzaville ?
Brijs : Je n’y ai encore jamais été mais je trouve ce nom fantastique, très exotique et sensuel. Il convient bien selon moi à un groupe de cuivres et à la musique que nous voulons faire, même si nous ne faisons pas de musique africaine.

Lors du Jazz Marathon, vous jouerez pour la troisième fois avec le Youngblood Brass Band. Vous avez des affinités avec ce groupe ?
Brijs : J’aime les orchestres de cuivres et les fanfares. Tout ce cuivre mis ensemble donne un son très joli. J’aime aussi la façon dont Youngblood, issu du hip-hop, rend ce dernier acoustique et le combine avec le son d’une fanfare New Orleans.

25/5, 20.00, Ancienne Belgique

Brussels Jazz Marathon • 24 > 26/5, www.brusselsjazzmarathon.be

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