FIFI : un autre cinéma

Niels Ruëll
© Agenda Magazine
04/11/2012

(Winter of Discontent)

Un vent nouveau souffle sur le Festival International du Film Indépendant (FIFI), un festival qui se donne pour mission de… faire souffler des vents nouveaux. Le fondateur Robert Malengreau a passé le flambeau à Salvatore Leocata. Il a réussi à convaincre Flagey, Bozar, le Vendôme, Daarkom et l’Espace Magh de laisser une place aux films du FIFI. Il s’agit de films des quatre coins du monde qui n’ont pas été distribués, malgré le fait que - du moins en théorie - ils soient tout à fait de valeur. « À la découverte d’un autre cinéma », c’est le slogan. Il y a quelques films marquants au programme de cette 39e édition. Dans le documentaire choc Saving Face, couronné d’un Oscar, le chirurgien plastique britannico-pakistanais Muhammad Jawad essaie d’aider Zakia et Rukhsana, toutes deux gravement défigurées. Zakia n’a plus qu’un œil et une moitié de nez depuis que son mari lui a jeté de l’acide au visage parce qu’elle voulait divorcer. Rukhsana a subi le même sort parce qu’elle était « désobéissante ». Chaque année, une centaine de Pakistanaises sont défigurées à l’acide. Il arrive fréquemment que les coupables s’en tirent impunément. Sous la pression de l’opinion publique, le parlement pakistanais a voté une loi qui leur promet la prison à perpétuité.
Dans Winter of Discontent, le réalisateur Ibrahim El Batout montre comment la Révolution du 25 janvier 2011 met la vie d’un informaticien, d’une journaliste pour la télévision et d’un agent de sécurité complètement sens dessus dessous. Night of Silence raconte l’histoire d’un mariage forcé dans un petit village d’Anatolie. Un homme assez âgé qui a passé quelques années en prison sursaute pendant la nuit de noces quand il découvre que la mariée a à peine 14 ans et est effrayée. La revue professionnelle Screen Daily a écrit que la ferveur minimaliste de Nuri Bilge Ceylan imprégnait ce film du réalisateur turc Reis Celik. Le film kényan Nairobi Half Life parle d’un jeune villageois qui se rend à Nairobi parce qu’il veut devenir comédien au théâtre. Dans la métropole, il se retrouve sur la paille et commence presque aussitôt à mener une dangereuse double vie. Une scène de baiser entre deux hommes a fait pas mal parler d’elle dans un Kenya tourmenté par l’homophobie, mais le pays a toutefois bien accueilli le film.
(Blind Intersections)

Le FIFI s’ouvre à Flagey avec Blind Intersections de Lara Saba, un des jeunes talents du cinéma libanais. Le festival met chaque année le cinéma d’un pays en avant et le choix est tombé cette année sur le Liban.

Festival International du Film Indépendant de Bruxelles 6 > 10/11, Flagey, Vendôme, Paleis voor Schone Kunsten/Palais des Beaux-Arts, Daarkom & Espace Magh, www.fifi-bruxelles.be

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