Geneviève Damas pose la cerise sur le gâteau

© Agenda Magazine
02/02/2012
(© Danièle Pierre)

La cerise du gâteau propose une affiche où se côtoient concerts intimes, petites formes théâtrales et one man show. Une programmation acidulée où l’on retrouve notamment la jeune chanteuse folk Clare Louise, Dominique Rongvaux dans son Éloge de l’oisiveté et la comédienne et auteure bruxelloise Geneviève Damas.

Ce n’est pas la première fois que Geneviève Damas participe au festival : elle y a déjà présenté ses deux monologues Molly à vélo et Molly au château. Elle y revient avec sa pièce STIB, encore tout auréolée du Prix Rossel reçu pour son premier roman publié, Si tu passes la rivière.
STIB, sigle dans ce cas-ci de Suite de Trajets Infra-humains Balisés, se passe dans un bus?
Geneviève Damas: Oui. Je pense que pour réinventer son écriture, il faut s’imposer des contraintes, comme le faisait Georges Perec (l’écrivain français a notamment écrit La Disparition, un roman qui ne comporte aucun « e », NDLR). Ici, je voulais deux personnages et que ça se passe dans les transports en commun. C’est l’histoire d’une rencontre entre deux femmes aux situations sociales différentes. Il y a d’un côté Eva, le clown blanc, intelligent et dur, du duo. Elle dit être écrivain mais elle travaille dans un petit cinéma, qui pourrait être l’ancien Arenberg. Elle a reçu une éducation bourgeoise mais a choisi d’évoluer dans le milieu artistique. Magda, c’est l’Auguste, le clown maladroit mais qui a bon cœur. Elle a grandi dans un foyer, débarque de Braine-le-Comte et est chargée de l’entretien à La Poste. Magda aborde Eva et s’accroche à elle comme la misère sur le monde.
Vous avez confié la mise en scène à Janine Godinas. Ça ne doit pas être facile de se faire diriger par quelqu’un d’autre dans son propre texte...
Damas: Au début, j’ai pataugé dans la choucroute. Janine Godinas, une des grandes dames du théâtre belge, est très exigeante comme metteuse en scène. Elle est complètement différente de moi : j’aime quand c’est calme alors qu’elle n’hésite pas à remuer les choses. Elle n’a pas peur de secouer le prunier ; moi, je vais plutôt caresser le prunier (rires). Je préfère quand le metteur en scène est différent de l’auteur, ça apporte un regard supplémentaire, ça permet de ne pas dire sur scène la même chose que dans l’écriture. Mais en tant qu’auteur, je dois alors veiller à ne pas être une belle-mère pour le metteur en scène. S’entourer de gens meilleurs que soi - comme Janine et Isabelle Defossé, qui joue Eva - c’est parfois rude, mais ça permet de progresser.
Vous avez reçu en décembre le prix Rossel pour votre roman Si tu passes la rivière. L’écriture a été une évidence pour vous?
Damas: Mon rêve d’enfant, c’était de jouer, pas d’écrire. L’écriture est venue de fil en aiguille : j’ai d’abord fait des montages de textes, j’ai adapté des textes existants et puis j’ai commencé à écrire moi-même, notamment pour me créer des rôles que je ne trouvais pas ailleurs. Aujourd’hui, si je passe une journée sans écrire, je me dis qu’il me manque un truc. Et puis écrire, c’est possible partout, sans argent. Il n’y a pas de contraintes de production, la liberté est totale. J’ai écrit pour le théâtre jeune public et ça a été une très bonne école. Ça ouvre à l’inventivité. Le théâtre m’a aussi appris qu’il faut toujours du suspens, même si ce n’est pas un suspens policier. Sinon le public s’en va. Le prix Rossel a fait de moi un écrivain, mais tout reste encore à faire.
STIB 3/2, 20.30

La cerise du gâteau
3 > 11/2 • €12/15 (Pass cerise 4: €38/54)
Centre Culturel d’Uccle Rodestraat 47 rue Rouge, Ukkel/Uccle,
02-374.64.84, info@ccu.be, www.ccu.be

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