Les 10 ans de l’Atelier 210

Catherine Makereel
© Agenda Magazine
18/09/2014
Dix ans que l’Atelier 210 défend théâtre et musique à Etterbeek. Dix ans, ça se fête, même si le futur reste incertain pour cette ancienne salle de cinéma des années 60. À l’occasion de cet anniversaire, le 210 aligne 210 heures presque non-stop de spectacles, concerts et fiestas en tous genres.

Personne ne les attendait quand, il y a dix ans, quelques jeunes idéalistes ont rouvert une ancienne salle de cinéma des années 60, transformée en salle de spectacle de 400 places. Personne ne les attendait mais aujourd’hui, tout le monde s’entend pour dire que l’Atelier 210 est l’un des repères jeunes et branchés pour quiconque veut goûter à une scène nouvelle génération. Pour fêter ces dix ans, le 210 organise un festival d’ouverture de 210 heures avec un concentré festif de ce qui fait son ADN : du théâtre intra et extra-muros, des concerts dans la grande salle et d’autres, plus intimes, dans le bar, une Blackout Session où l’on écoute des disques dans le noir et d’autres rendez-vous insolites et hétéroclites comme les soirées Jukebox. Un festival résolument vivant pour contrer le sort, comme nous l’explique le directeur Benoît Roland.

Ces 210 heures d’ouverture de saison, c’est bien plus qu’une fête d’anniversaire ?
Benoît Roland : Exister pendant dix ans, en dépit du manque de soutien structurel, c’est pour nous un exploit. Fêter nos dix ans d’existence est une façon de défier la morosité ambiante, une réponse éphémère au démantèlement progressif de la culture. Proposer une saison « déraisonnable », c’est réaffirmer ce en quoi nous croyons depuis le commencement. Cette dixième saison est un manifeste. Pour la sauvegarde des utopies. Pour la libre circulation de la parole. Pour l’ouverture des esprits. Avant d’enterrer notre enthousiasme dans d’éventuelles coupes budgétaires, nous voulons donner au présent toute sa force. S’accrocher à cette urgence qui nous maintient en vie. Se rassembler et résister frontalement à la peur et au repli. Chercher d’autres possibles. Danser. Faire la fête et oublier que peut-être demain n’existera pas.

Quelles incertitudes pèsent sur votre projet ?
Roland : Nous avons pu, il y a quelques mois, introduire une demande de contrat-programme, ce qui a déjà été un grand pas pour nous. Maintenant, nous attendons l’avis du CAD et la décision de la nouvelle ministre. Si nous n’avons pas de contrat-programme, il est fort probable qu’on ne pourra plus faire de création, même si on restera très certainement une salle de concert. On s’est battus pour faire du théâtre de création mais sans contrat-programme, ce sera très difficile. Depuis deux saisons, nous avons dû réduire la voilure pour tenir mais pour nos dix ans, nous voulons marquer le coup et créer une saison à la hauteur du lieu et de nos ambitions.

Que dites-vous à ceux qui pointent le surplus de théâtres à Bruxelles ?
Roland : On reste convaincus que le 210 a sa place dans le paysage culturel de la capitale. On défend des artistes de tous horizons, on soutient la jeune création et surtout, on croise les répertoires et les publics. On mêle la musique et le théâtre. Notre public est encore et toujours très jeune : 50% de nos spectateurs ont moins de 30 ans et on observe de plus en plus d’équilibre entre musique et théâtre. Il y a ceux qui sont plus orientés concerts mais qui se font un ou deux spectacles par an, et l’inverse. Il y a une vraie perméabilité entre les publics.



JOURS DE FÊTE
210 heures de fête d’anniversaire, c’est beaucoup. Et ce sera toujours en bonne compagnie. La preuve par 4.

Les dés sont jetés
Bertrand Sinapi a eu l’idée de ce spectacle performatif où le hasard règne en maître : l’ensemble des décisions du spectacle - décor, costumes, répliques, etc. - est confié au hasard des dés.
Derrière ce procédé générateur de situations absurdes se pose la question du libre arbitre. Jusqu’où accepte-t-on de se soumettre aux règles d’un système ? La contrainte est-elle synonyme de libération ou d’un nouvel emprisonnement ? Dans ce joyeux chaos, la compagnie explore les limites de l’obéissance. À chaque lancer de dés, le spectateur se questionne sur le bien-fondé de cette soumission. Agir ou ne pas agir ?
Dé-livrance : 18 & 19/9, 20.30

Pseudo-balade botanique
Ce parcours urbain est désormais bien rodé. Voilà plusieurs années que Nicolas Buysse et Ingrid Heiderscheidt jouent les guides complètement foutraques d’une visite très décalée à la découverte de la nature en ville.
Munis de casques audio, 120 spectateurs embarquent pour une balade botanique dans le quartier du Cinquantenaire. Vous apprendrez au passage à réaliser des recettes audacieuses, à construire d’étonnants instruments de musique ou des bio-nichoirs pour endiguer la crise du logement des oiseaux. Sans compter les dérapages contrôlés de ces guides improbables.
Trop de Guy Béart tue Guy Béart : 20 & 21/9, 15.00

Groupe hybride et débridé
En hybridant musique klezmer et balkanique avec l’énergie du rock, KermesZ à l’Est fait danser l’imagination, transporte dans les pays d’Europe centrale et de l’Est, en proposant un répertoire qui déménage, festif à souhait, qui ravira amateurs de trash-métal ou de musette.
Il faut découvrir ce groupe à la dégaine de rockeurs et leur sens de la fête légendaire, le tout enrobé dans une mise en scène à l’humour décapant. Forts d’une expérience de scène de plus de huit ans et de plus de 400 concerts en Belgique et à l’étranger, ces neuf musiciens transforment leur public en chaudron dansant et bouillonnant.
KermesZ à l’Est + Amariszi : 20/9, 21.00

Made in Bruxelles
Chez les jeunes Bruxellois de Mountain Bike, on chante I Lost my Hopes et pourtant le groupe est en train de se faire une place de choix sur la scène musicale avec un premier album sorti chez Humpty Dumpty Records et des premières parties chez Mikal Cronin, Cheap Time ou encore Radio Moscow.
Chez A Supernaut, ils ont parfois l’idée saugrenue d’offrir leurs services quasiment dénudés sur scène et pourtant ils rhabillent farouchement le rock’n’roll, la soul, la pop et le psychédélisme. Chez The Holmes, on prétend abuser de Krokodil mais on plane surtout avec de la bonne musique. Un concert gratuit pour les Fêtes de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Mountain Bike + A Supernaut + The Holmes : 26/9, 20.00

210 HEURES DE FESTIVAL • 18 > 27/9, Atelier 210, Sint-Pieterssteenweg 210 chaussée Saint-Pierre, Etterbeek, 02-732.25.98, www.atelier210.be

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