Noël au théâtre : des sushis au banquet

Noël au Théâtre, c’est pratique ! Pas besoin de kilomètres de papier d’emballage, ses cadeaux ne se déballent pas, ils se vivent, passionnément, au fil de spectacles jeune public. Une vingtaine au total, disséminés dans les théâtres de la capitale. Gros plan sur une des créations du festival, Boris et les Sœurs Shushis.

Parmi les histoires savoureusement décalées de Noël au Théâtre, il faudra découvrir Boris et les Sœurs Sushis. À 8 ans, Boris est « beaucoup trop grand pour être petit ». Quand sa maman le chasse de chez lui, son errance l’amène à rencontrer « deux incroyables filles, Alice et Suzy, plus connues sous le nom des redoutables Sœurs Sushis ». L’auteur, Arthur Oudar, livre les clés de cette création toute fraîche montée avec son complice de la Compagnie Renards, Baptiste Toulemonde.

En seulement deux pièces, vous vous êtes imposés dans le théâtre jeune public. Comment est née votre compagnie ?
Arthur Oudar : Avec Baptiste, on était au lycée ensemble à Sète, dans le sud de la France. Puis on s’est retrouvés à l’Insas à Bruxelles à une année d’intervalle. On a créé Les pitoyables aventures de Tom Pouce dans la foulée de nos études. Le soir, on restait un peu plus longtemps en classe pour écrire et créer. Quand on a présenté la pièce aux Rencontres de Huy, l’accueil qu’on a reçu dans le jeune public belge nous a incités à poursuivre. On a ensuite créé Bonjour, on est un tsunami, où j’étais à la mise en scène et Baptiste au jeu. Cette fois, pour Boris, on inverse les rôles : Baptiste met en scène et moi je joue.

Qu’est-ce qui vous plaît dans le jeune public ?
Oudar : J’adore le rapport direct avec les enfants, sans intermédiaire, sans passer par les profs ou les parents. Après la représentation, on a toujours envie de leur parler. Il y a une fraîcheur, un côté ludique dans le jeune public. On est plutôt partisans d’un théâtre optimiste, un théâtre qui donne envie de faire les choses, qui impulse quelque chose. J’aime être dans cette créativité, cette curiosité, cette ouverture d’esprit.

Y a-t-il un fil rouge dans vos trois pièces ?
Oudar : Oui, un peu malgré moi, je me rends compte que ça parle toujours d’une manière ou d’une autre d’émancipation. Mon désir de m’adresser au jeune public passe par là, par l’envie de transmettre une vision possible de l’émancipation. Tom Pouce, c’était l’histoire d’un garçon trop petit qui doit partir en voyage pour découvrir ce qu’il est. Même chose pour Bonjour, on est un tsunami (repris au Théâtre de Poche du 5 au 23 janvier, NDLR), et ce périple en 2CV qui va construire cette bande de copains. Boris et les Sœurs Sushis, c’est l’histoire d’une personne qui ne se sent pas adaptée, comme un enfant peut ne pas se sentir adapté à la vie d’adulte. Ce sont les épreuves qui vont le faire devenir quelqu’un d’autre.

Boris, c’est l’histoire d’un ogre ?
Oudar : Ça parle moins de l’ogreté que de la différence et de l’émancipation d’une personne qui va trouver son épanouissement dans la rencontre de deux filles flamboyantes. Il va trouver sa place grâce au cabaret que les Sœurs Sushis mettent sur pied dans leur école. C’est l’histoire de deux sœurs qui transforment la situation par leur créativité. Pour évoquer cela, on a voulu utiliser les outils du théâtre – les ombres, les marionnettes, la transformation d’objets – mais ça reste avant tout du théâtre d’acteurs.

BORIS ET LES SOEURS SUSHIS
28/12, 14.00 & 18.00, 7+, Botanique, www.ctej.be

3 MUSTS
STOEL
Deux danseurs et une dizaine de chaises captivent les petits dès 3 ans. Les sièges deviennent des farandoles, des montagnes, des passerelles, des salles de classe ou des bancs de spectateurs. Les pieds de chaise deviennent des marionnettes dans un cabaret déjanté, rythment des jeux de pouvoir, des déséquilibres savants, des amitiés espiègles.
26/12, 11.00 & 16.00, 3+, CC Jacques Franck

MANGE TES RONCES
C’est l’histoire de Léopold, petit garçon qu’on a envoyé prendre un bol d’air chez une grand-mère aussi caressante qu’une tige de rosier. Chez elle, c’est débroussaillage de mauvaises herbes l’après-midi et soupe aux orties le soir. Pour raconter cette histoire piquante, la compagnie Brigand Rouge anime des silhouettes sur des dizaines de calques manipulés à vue sur trois rétroprojecteurs. Faites de dessins, de collages, gravures et autres matières passionnantes, les ombres sont projetées sur un écran de draps rapiécés.
27/12, 14.00 & 18.00, 5+ Botanique

PETITES HISTOIRES GRRROCHONNES
Alors que la tempête rugit dehors, tout le monde se glisse dans la petite maison de Claude et Maggie. À la manière d’un livre pop-up, la cabane s’agite pour faire avancer l’histoire : une souris surgit d’une armoire pour aller squatter les toilettes, le fauteuil, très chatouilleux, vrombit d’éclats de rire chaque fois qu’on s’assied dessus et un loup dégringole dans le conduit de la cheminée pour finalement rôtir d’une drôle de manière. Même le bac à linge sale cache bien son jeu.
30/12, 14.00 & 17.00, 3+,
Théâtre la montagne magique

FESTIVAL NOËL AU THÉÂTRE
26 > 30/12, verschillende locaties/divers lieux/various locations, www.ctej.be