« Objets scéniques en évolution »

© Agenda Magazine
07/02/2012

Ceci n’est pas une accumulation de spectacles « clef sur porte », mais une collection d’objets scéniques, reflets explicites de la recherche d’un artiste, chantiers et cartes blanches essentiellement. Welcome au Vrak Festival, un festival unique en son genre.

À Ixelles, de jeudi à dimanche, ça foisonne sur des scènes improbables, en petite jauge, comme la Chapelle de Boondael, les halls de l’Insas, le théâtre Mercelis, Flagey mais aussi le Marni et L’L, le chef d’orchestre de ce Vrak 3e édition. Depuis 2008, L’L est devenu « un lieu de recherche et d’accompagnement pour la jeune création ». Il accueille des artistes en résidence et accompagne leur recherche, combattant la pression du « produire à tout prix ». « Je butais sur le fait qu’en Belgique – et en Europe – les artistes doivent absolument produire pour être vus », explique Michèle Braconnier, directrice de L’L. « Cela peut couper les ailes d’un artiste qui a besoin de temps pour trouver son propre langage. D’ailleurs au début, certains résidents ont tendance à créer des mini-spectacles. Il faut du temps pour se dégager de ce système et découvrir enfin une vraie interrogation artistique et des propositions singulières, souvent géniales. Le Vrak est une biennale, c’est un moment de visibilité auquel participent les artistes résidents qui le sentent ». Laboratoire pour l’exploration de nouvelles formes scéniques, des croisements pluridisciplinaires, L’L a réussi son pari. Le Vrak présente « des objets scéniques en évolution... qui ne deviendront peut-être jamais des pièces à part entière ». Convivial, le festival regorge de pépites, draine un public curieux et des programmateurs friands. Le programme « marathonien », forcément éclectique, va du théâtre à la danse, en passant par la musique et les arts plastiques, avec des pièces de 10 à 40 minutes. Certains artistes sont déjà connus pour leur talent, comme Antoine Laubin, qui dévoile une approche pour le présent du Roi Lear de Shakespeare. Aude Lachaise reprend le succès de Marlon qu’elle avait mis en chantier à L’L. Elle présente sa nouvelle recherche sur « l’invention des personnages ». Le comédien Clément Thirion, branché science, propose KaKosmos, as we get atomized, accompagné de Gwen Berrou. Ensemble, ils vont essayer de « s’extraire de la scène ». Karelle Ménine ouvre son Galimatias avec Anja Tillberg, réflexion scénique sur l’écoute. Le performeur « allumé » Antoine Defoort et sa bande, qui ont fait les bonnes heures du Vrak, reviennent avec un Jeu de l’oie sur « les vicissitudes et atermoiements qui bloquent ceux qui veulent monter un spectacle » et La La Ré, inspiré du Mépris de Godard en... 3 minutes, 3 voix et 20 cartons ! Tout aussi intrigants, les nouveaux venus comme Kevin Trappeniers, qui interroge le corps et ses diktats, ou Michaël Allibert, qui joue au visage masqué provoquant la scène. Ivan Favier et Bert Van Gorp créent Two old men, « aux couleurs pop ». Pamina de Coulon « chroniqueuse-performeuse » existentialiste installe son chantier : Si j’apprends à pêcher je mangerai toute ma vie. Intense, le Vrak est un festival particulier, enchanteur, rafraîchissant et libre. Une perle rare.

(Photo © Beata Szparagowska)

Vrak Festival 9 > 12/2, Pass €10, Verschillende locaties/Divers lieux/Various locations,
02-512.49.69, www.llasbl.be

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