PrideFestival : Un siècle de cross-dressing

Ive Stevenheydens
© Agenda Magazine
01/05/2013
(Jonathan © Michael Sharkey)

La première édition du PrideFestival, qui remplace désormais la Pride Week, prend son envol cette année. À côté d’un festival cinématographique Love-O-Matic, centré autour de la thématique du cross-dressing, on retrouve dans la programmation des expositions, des débats sur l’homo-parentalité et l’adoption, mais aussi des fêtes et des manifestations sportives. Les deux semaines s’annoncent très variées mais toujours dûment chaussées de lunettes roses.

Le volet cinéma, Love-O-Matic, se déploie à la Cinematek : il résulte de la collaboration entre cette dernière et la Maison Arc-en-ciel, qui se sont associées pour nous présenter une sélection de films, combinant des perles rares à des champions du box-office, qui abordent la question du cross-dressing. Sous aucun prétexte, il ne faut rater The Unholy Three, un chef-d’œuvre de 1925 dû à Tod Browning, l’inoubliable réalisateur de Freaks. Dans une atmosphère sombre et surréelle, ce film culte raconte l’histoire de trois forains qui abandonnent leur job pour devenir gangsters en se travestissant, le plus âgé se déguisant en grand-mère, tandis que le plus jeune prend les traits de son petit-fils. Morocco de Jozef von Sternberg nous montre une Marlène Dietrich rayonnante en chanteuse de cabaret s’entichant du légionnaire Gary Cooper. Célèbre est la scène où déguisée en homme, elle termine sa chanson en embrassant une autre femme sur la bouche.

Le rire se taille aussi la part belle avec des films tels que les ultra-classiques Some Like It Hot de Billy Wilders (1959), Victor, Victoria (1982) de Blake Edwards. Plus rares sont The Sleuth (1925) et Putting Pants on Philip (1927) où Laurel et Hardy se révèlent être les véritables parrains du genre cross-dressed au cinéma, succédant ainsi à Chaplin et Roscoe Arbuckle. Citons encore le célébrissime Yentl (1983) de et avec Barbara Streisand ainsi que, dans un genre plus undergound, Stadt der Verlorenen Seelen de Rosa Von Praunheim.
(Victor, Victoria)

Le volet expo du PrideFestival s’articule en trois propositions. A la Galerie Double One, on retrouve en première belge le photographe américain Michael Sharkey, portraitiste de renom dans les domaines de la mode et de la musique (Antony & the Johnsons, Mika, Boy George sont notamment passés sous son objectif). Dans le projet personnel qu’il montre ici, Queer Kids in America, une série initiée en 2006, il subvertit les rapports classiques entre les sexes en brossant le portrait vivant et très diversifié d’une Amérique queer et adolescente. 25 clichés de ce projet ambitieux seront présentés à Bruxelles. L’exposition de groupe à la Galerie Emilie Dujat invite quant à elle une vingtaine d’artistes contemporains et modernes pour explorer l’identité masculine, tous médias confondus, au-delà des conventions sociales, tandis que le troisième projet, Piep Art, laissera parler des timbres.

Viennent compléter le festival des débats, principalement autour de l’homo-parentalité et de l’adoption, qui abordent la question d’un point de vue tant juridique que médical et, ce, au niveau national et international. N’oublions pas les fêtes et le sport avec notamment Out! Run, un jogging dans les rues du centre, le dimanche 5 mai, ou encore le Queer Bike Tour qui a pour ambition de montrer que le Bruxelles holebi, trans-genre et queer existe en dehors des quelques cafés concentrés autour de la rue du Marché au Charbon.

PrideFestival 3 > 18/5, Verschillende locaties/Divers lieux/Various locations, 02-503.59.90, www.rainbowhouse.be

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