Tok Toc Knock 1 : le KVS frappe avant d’entrer

Michaël Bellon
© Agenda Magazine
21/11/2012
(© Saskia Vanderstichele)

Le KVS s’introduit pendant plus d’un an dans trois quartiers bruxellois: la Cité Modèle, Saint-Josse et le Quartier européen. Cela aboutira au cours de cette saison à trois festivals Tok Toc Knock hors les murs. Les premières nouvelles proviennent de la vieille utopie concrétisée à Laeken.

Le festival Tok Toc Knock, qui s’étend sur quinze jours, présente des spectacles et des projets que toute une série d’artistes ont réalisés sur place après des recherches approfondies et un dialogue avec ce site particulier. La salle de théâtre du centre culturel du quartier (Cité Culture) accueillera en outre (du 22 au 30 novembre) une production plus traditionnelle du KVS, qui présente un lien avec le site. L’auteur bruxellois Thomas Gunzig s’est familiarisé avec les idées d’architectes modernistes comme Renaat Braem - architecte principal de la Cité Modèle - pour écrire une pièce intitulée Skieven, mise en scène par Guy Dermul et interprétée par Nico Sturm, David Dermez et Kaat De Windt.
Thomas Gunzig : Je ne voulais pas faire un spectacle spécifiquement sur la Cité Modèle ou sur Renaat Braem. J’ai lu des textes de Braem, des textes sur lui, des textes de Le Corbusier, qui a beaucoup influencé Braem, et puis j’ai volé quelques phrases et du vocabulaire pour construire un personnage qui ne ressemble pas du tout au personnage original. De la même manière que le Raymond du spectacle que j’ai écrit l’année passée pour le KVS n’était pas Raymond Goethals. Si on me demande un texte, c’est parce qu’on veut une histoire, une fiction.

Qu’est-ce qui vous a le plus frappé pendant vos recherches ?
Gunzig :
Il y a bien sûr mille sortes d’architectes, mais j’avais envie de faire un spectacle sur un architecte qui conçoit de grands ensembles de cohabitation. Je ne connaissais rien de l’architecture, mais en menant mes recherches, je me suis aperçu qu’il y avait beaucoup d’éléments idéologiques là-dedans. Comment est-ce qu’un architecte de ce genre considère l’être humain ? Souvent, ses conceptions sont très rigides et fonctionnelles. C’est assez effrayant de voir que dans les textes de ces architectes, l’être humain est un élément dans la société comme les voitures, les arbres et les pavés. Quelque chose qui doit fonctionner, quoi.

Malgré leurs motivations sociales, ces architectes ont parfois du mal à mettre leur bâtiment au service des habitants.
Gunzig :
C’est l’objet du spectacle : le fait qu’on a l’impression qu’on doit s’adapter au bâtiment. Que pour changer l’homme, il faut changer l’endroit où il habite.

De quelle manière avez-vous transposé cela dans votre texte ?
Gunzig :
C’est un dialogue entre un architecte et un habitant. L’habitant est quelqu’un comme moi, qui ne connaît rien de l’architecture, mais à qui on a dit « voilà, ici c’est sain et hygiénique, tu vas vivre dedans ». Il est reconnaissant qu’on lui ait construit cette habitation, mais il a quand même un petit souci avec sa femme : dans l’appartement, il n’y a pas de placard pour ranger l’aspirateur. Il demande donc à l’architecte de le conseiller pour régler ce conflit. Et l’architecte va lui raconter des tas d’histoires pour lui faire comprendre que ce n’est pas le bâtiment qui a un problème, mais sa femme ou sa relation avec sa 
femme.

Festival Tok Toc Knock 1 - Modelwijk/Cité Modèle • 17/11 > 2/12, Pass: €18/22, Festival Center: Cité Culture, Robijndreef/allée du Rubis, Laken/Laeken, 17/11 > 2/12, di/ma/Tu > za/sa/Sa 15 > 18.00, 22/11 > 2/12, 1 heure avant le début du programme > 21.00 Tickets: KVS, Arduinkaai 7 quai aux Pierres de Taille, Brussel/Bruxelles, ma/lu/Mo > vr/ve/Fr 12 > 19.00, 02-210.11.12, www.kvs.be

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